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L'Afghanistan veut envoyer 250 délégués pour rencontrer les talibans à Doha

(Belga) L'Afghanistan a publié mardi une liste de 250 délégués, dont des représentants du gouvernement, appelés à rencontrer les talibans à Doha cette semaine, dans ce qui pourrait devenir le dialogue de plus haut niveau depuis des années entre les ennemis jurés.

Parmi les noms communiqués par le palais présidentiel figurent celui du chef d'état-major du président Ashraf Ghani, Abdul Salam Rahimi, ainsi que celui d'Amrullah Saleh, l'ancien chef des renseignements afghans, connu pour son hostilité à l'égard des rebelles. Des jeunes leaders, des chefs tribaux et, fait plus notable, 52 femmes, sont également annoncés. Les talibans ont pour la dernière fois rencontré le gouvernement afghan en 2015 au Pakistan. Ces pourparlers secrets avaient toutefois rapidement déraillé après l'annonce de la mort du chef taliban Mollah Omar, pourtant décédé deux ans plus tôt. Les trois jours de discussions au Qatar, qui doivent démarrer vendredi, s'inscrivent dans le cadre de pourparlers entre Washington et talibans ayant démarré l'été dernier. Les contacts sont rarissimes entre le gouvernement afghan et les insurgés, ceux-ci considérant Kaboul comme une "marionnette" de Washington. Les rebelles nient ainsi tout caractère officiel à cette rencontre, insistant sur le fait que "toute personne faisant partie de l'administration de Kaboul (...) ne participera qu'à titre personnel". Les États-Unis, qui cherchent à mettre un terme à la plus longue guerre de leur histoire, dans laquelle 2.300 de leurs soldats ont été tués et plus de mille milliards de dollars engloutis, ne sont pas attendus à ces discussions. Les talibans n'ont pas annoncé la liste de leurs représentants à Doha. Ils ont démenti des informations suggérant que des femmes pourraient en faire partie. Jusqu'à présent, le processus de paix a été largement critiqué pour son manque de représentation féminine. L'envoyé spécial américain pour la paix, Zalmay Khalilzad, a fait pression pour que les femmes soient davantage impliquées. Le gouvernement afghan avait aussi vivement critiqué le manque de légitimité d'un processus dont il était tenu à l'écart. L'ONU a levé ce mois-ci l'interdiction de voyager pour onze talibans afin qu'ils puissent assister aux pourparlers. Parmi ceux-ci se trouvent le mollah Abdul Ghani Baradar, cofondateur du mouvement islamiste et son principal dirigeant politique, ainsi que Sher Mohammad Abbas Stanikzai, négociateur en chef des talibans et leur ancien ministre délégué aux Affaires étrangères. Parallèlement à ces discussions, les talibans ont annoncé la semaine dernière le début de leur offensive de printemps. Des attaques meurtrières ont été rapportées dans plusieurs provinces d'Afghanistan. (Belga)

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