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L'armée syrienne annonce la reprise totale de l'enclave rebelle dans la Ghouta

L'armée syrienne a annoncé samedi avoir repris intégralement l'enclave rebelle dans la Ghouta orientale près de Damas après l'évacuation des derniers insurgés de la ville de Douma, au terme d'une offensive dévastatrice de près de deux mois.

"Tous les terroristes ont quitté Douma, le dernier de leurs bastions dans la Ghouta orientale", a annoncé l'agence de presse officielle syrienne SANA, citant un porte-parole de l'armée. Le régime utilise le terme de "terroristes" pour désigner les rebelles.

La Ghouta orientale a "été totalement nettoyée du terrorisme", a également déclaré ce porte-parole dans une déclaration retransmise à la télévision d'Etat.

Des unités de déminage "commencent à retirer les mines et explosifs semés dans la ville (de Douma) par les terroristes afin de permettre aux restes des unités de sécuriser la zone et de préparer le retour des civils", a-t-il ajouté.

Le régime de Bachar al-Assad avait lancé le 18 février une offensive pour reprendre les dernières zones rebelles --où vivaient environ 400.000 habitants-- dans cette région située aux portes de la capitale Damas.

Les violents combats et les bombardements dévastateurs du régime ont tué plus de 1.700 civils en un peu moins de deux mois, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG qui dispose d'un vaste réseau de sources dans la Syrie en guerre. Le chef de l'ONU avait alors estimé que la situation dans la Ghouta équivalait à "l'enfer sur terre".

Le départ des derniers combattants rebelles de leur ultime poche dans la Ghouta constitue une victoire importante pour le régime et intervient le jour de frappes menées par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni.

Ces pays accusent les forces de Bachar al-Assad d'avoir mené une attaque présumée chimique sur Douma le 7 avril, faisant plusieurs dizaines de morts selon les secouristes en zones rebelles, les Casques blancs et une ONG.

Cette attaque chimique présumée a suscité l'indignation de la communauté internationale. Le régime syrien, et son allié russe, ont démenti toute implication, dénonçant une "mise en scène" des rebelles.

Une équipe d'experts de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) est arrivée en Syrie pour enquêter sur place.

Au lendemain de cette attaque, la dernière faction rebelle présente à Douma, le groupe islamiste Jaich al-Islam, avait accepté un accord de transfert de ses combattants parrainé par Moscou, semblable aux initiatives qui avaient déjà obligé les groupes Faylaq al-Rahmane et Ahrar al-Cham à quitter d'autres zones de la Ghouta orientale.

Selon les termes de cet accord, les rebelles refusant de se retrouver sous contrôle gouvernemental devaient quitter la ville pour des zones encore sous contrôle insurgé dans le nord de la Syrie.

Plus de 160.000 personnes ont été évacuées de la Ghouta orientale depuis le 22 mars, date de signature du premier accord, d'après les militaires russes et l'agence SANA.

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