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L'ENA renoue avec des comptes dans le vert... avant sa réforme

Après six années de budgets déficitaires, l'ENA "est sortie du rouge" en 2019, révisant aussi sa scolarité en attendant la grande réforme de la haute fonction publique voulue par Emmanuel Macron, a indiqué mercredi son directeur, Patrick Gérard, à l'AFP.

"Le budget rectificatif 2019, adopté aujourd'hui (mercredi) par le conseil d'administration de l'école, nous amène à un excédent de plus d'un million d'euros alors que nous avions prévu un déficit de 300.000 euros cette année", s'est-il félicité.

"L'ENA a augmenté les tarifs de ses formations continue et internationale, comprimé ses dépenses de fonctionnement mais aussi, hélas, les emplois, et conduit une action très volontariste de recouvrement des recettes de pays étrangers" dont les cadres ont été formés par l'école, a-t-il détaillé.

Parallèlement, a poursuivi Patrick Gérard, l'ENA a conclu des projets de coopération avec le Maroc, le Koweït, la République Centrafricaine et la Corée du Sud.

Pour le directeur de l'école, la page de ses difficultés financières est tournée avec un "excédent de 180.000 euros" prévu en 2020 sur un budget de 37 millions d'euros.

Fin avril, le président Macron souhaitant la "suppression" de l'ENA avait confié à l'avocat et ancien président de la Ligue de football professionnelle Frédéric Thiriez un rapport sur la réforme de la formation et des carrières de la haute fonction publique.

Ce rapport annoncé pour la fin novembre, est désormais attendu "fin janvier", selon Patrick Gérard.

En attendant, l'école a revu sa scolarité "organisée jusqu'à présent autour de grandes disciplines comme le droit public, l'économie, les questions internationales et européennes, les finances publiques et le management".

"A partir de 2020, le système sera organisé autour des compétences requises pour un haut fonctionnaire à sa sortie de l'école" avec une "attention aux populations beaucoup plus forte" où "l'étude des conséquences sociales, écologiques, territoriales ou démographiques" des projets qu'il devra conduire, selon Patrick Gérard.

Pour l'avenir, le directeur de l'ENA souhaite "plus de diversité sociale" dans le recrutement de la haute fonction publique, ce qui passe selon lui par des classes préparatoires plus nombreuses et réparties sur l’ensemble du territoire national, y compris outre-mer, et des promotions plus fournies.

Patrick Gérard se prononce aussi pour le maintien du classement de sortie, considérant que "c'est le moins mauvais de tous les systèmes", évitant "les phénomènes de cooptation" dans les grands corps de l'Etat.

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