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L'étau se resserre sur Donald Trump: son ex-avocat avoue tout pendant que son ex-chef de campagne est condamné

Le président Donald Trump a essuyé mardi un double coup dur judiciaire, avec son ancien avocat qui l'a personnellement impliqué devant un juge, et la condamnation simultanée de son ex-chef de campagne.

Deux juridictions différentes pour deux affaires distinctes, mais une même ombre planait au-dessus des tribunaux d'Alexandria et de New York: celle du milliardaire républicain, dont le mandat à la Maison Blanche est empoisonné par les affaires judiciaires qui impliquent plusieurs de ses proches et menacent de l'atteindre directement.

À New York, devant un juge fédéral de Manhattan, Michael Cohen, son ex-avocat personnel, a plaidé coupable de 8 chefs d'accusation, pour fraude fiscale et bancaire et pour violation des lois sur le financement des campagnes électorales. Surtout, le juriste a reconnu sous serment avoir versé 130.000 et 150.000 dollars à deux femmes affirmant avoir eu une liaison avec Donald Trump en échange de leur silence, et ce "à la demande du candidat" et "avec l'intention d'influencer l'élection".


Une bombe qui va forcément éclabousser le président



Cet aveu est une réelle bombe pour celui qui a finalement remporté la présidentielle de 2016, car il sous-entend qu'il pourrait avoir lui-même commis un délit. Si les versements à l'actrice porno Stormy Daniels et à Karen McDougal, une ex-playmate du magazine Playboy, qui affirment toutes deux avoir eu une liaison avec Donald Trump au milieu des années 2000, étaient connus, le locataire de la Maison Blanche a jusqu'ici nié tout acte contraire à la loi dans ces affaires.

Le coup est d'autant plus spectaculaire qu'il vient d'un ancien fidèle du président, gardien d'une partie de ses secrets, qui après s'être dit un temps prêt "à prendre une balle" pour son puissant client semble finalement s'être décidé à le lâcher.

La quasi-totalité des chefs d'inculpation retenus contre Michael Cohen sont passibles d'une peine maximum de prison de 5 ans, sauf l'accusation de déclaration frauduleuse à une banque pour laquelle il risque 30 ans de détention.


L'enquête sur l'ingérence russe commence à trouver des coupables proches de Trump



Quasiment au même moment, dans un parallélisme judiciaire saisissant, le tribunal d'Alexandria, près de Washington, a reconnu Paul Manafort, un ancien directeur de campagne de Donald Trump, coupable de fraude bancaire et fiscale. Le jury n'a prononcé qu'un verdict partiel, ne parvenant pas à s'accorder sur 10 des 18 chefs d'accusation pesant contre l'ancien sulfureux lobbyiste.

Mais cette condamnation, qui sera suivie à une date qui reste à fixer de l'annonce de la peine, est symbolique, car il s'agissait du premier procès émanant de l'enquête russe, cette tentaculaire investigation conduite par le procureur spécial Robert Mueller sur l'ingérence de la Russie dans la présidentielle de 2016 et sur des soupçons de collusion entre l'équipe de campagne de Donald Trump et le Kremlin de Vladimir Poutine.

"Je me sens très triste", a réagi le président américain en marge d'un déplacement en Virginie occidentale, au sujet de la condamnation de Paul Manafort, un "homme bien". Il a revanche soigneusement éludé toutes les questions sur Michael Cohen. Pour M. Trump, la décision d'Alexandria est un nouvel épisode de la "chasse aux sorcières" que constitue, à ses yeux, l'enquête Mueller. Pour autant, le président a tenu a rappeler que cette décision judiciaire n'avait en soi "rien à voir" avec une éventuelle collusion, qu'il nie farouchement depuis des mois.

Paul Manafort, qui encourt une peine maximale de 80 années de prison, "envisage toutes les options possibles" après sa condamnation, a déclaré son avocat Kevin Downing.

Après deux semaines de débats très suivis aux États-Unis, l'issue de l'audience représente néanmoins une victoire, bien qu'incomplète, pour le procureur spécial Robert Mueller, et affaiblit là aussi la position du président. D'autant que l'enquête russe se poursuit, malgré les appels incessants de la Maison Blanche qui souhaite y voir mettre un terme.

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