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L'ouragan Michael, "potentiellement catastrophique", affleure la Floride

Des vents gagnant toujours en puissance commençaient à souffler mercredi sur le nord-ouest de la Floride, qui devait recevoir de plein fouet en milieu de journée le "potentiellement catastrophique" ouragan Michael, le gouverneur de l'Etat redoutant une tempête "meurtrière".

L'ouragan Michael, classé en catégorie 4 sur 5, est accompagné de vents à 240 km/h, avec des bourrasques parfois plus fortes, selon le Centre national des ouragans (NHC).

Il devrait provoquer de dangereuses inondations, notamment côtières, déverser de très fortes précipitations, et pourrait encore se renforcer avant de toucher terre.

Il se dirigeait à une vitesse de 22 km/h vers la Floride (sud-est des Etats-Unis) à travers le golfe du Mexique. Ses vents de force ouragan étaient ressentis à 75 kilomètres de l'oeil.

L'ouragan est "potentiellement catastrophique", ont averti les météorologues américains. Dans leur bulletin de 15H30 GMT, ils ont précisé que l'oeil se trouvait à 80 km de Panama City, en première ligne.

Dans cette petite ville côtière, des habitants ont pris place dans des refuges --54 ont été ouverts--, allongés sur le sol et isolés par des couvertures, selon des journalistes de l'AFP. Des locaux distincts hébergeaient les animaux de compagnie, dans des cages alignées à l'abri.

D'autres barricadaient leur habitation avec des sacs de sable ou scrutaient l'horizon sur la plage encore accessible mercredi matin.

Michael devrait ensuite s'affaiblir en traversant le sud-est des Etats-Unis d'ici jeudi, puis s'éloigner en direction de l'Atlantique vendredi.

Tallahassee, capitale de la Floride, est devenue une ville fantôme. La situation est "apocalyptique et étrange", avec la plupart des magasins fermés, raconte Caitlin Staniec, 28 ans. "Se préparer à l'arrivée de cet ouragan est épuisant mentalement".

"Cela se présente plutôt mal pour nous", a jugé mardi Jonathan Ramer, un habitant de Panama City.

- Trop tard pour évacuer -

Le gouverneur républicain de Floride Rick Scott s'est dit mercredi matin très "inquiet" pour les personnes ayant décidé de ne pas évacuer.

Quelque 375.000 personnes, dans plus de 20 comtés de la Floride, ont reçu l'ordre ou ont été incités à évacuer, selon les médias. Mais, d'après le shérif du comté de Franklin, qui est aux premières loges à l'est de Panama City, une cinquantaine de personnes ont décidé de braver la puissante tempête.

Les autorités ont précisé qu'il était désormais trop tard pour s'éloigner des côtes. Le gouverneur leur a conseillé de ne pas sortir: "Ne vous retrouvez pas au milieu de tout cela. Vous n'y survivrez pas. C'est meurtrier".

Michael "sera la plus puissante tempête en plus de cent ans" dans certaines régions, ont prévenu les services d'urgence de l'Etat.

Les météorologues prévoient une hausse du niveau de la mer pouvant atteindre 4 mètres par endroits. Le NHC a fait état à 15H30 GMT d'une "hausse rapide" le long du littoral, avec déjà plus de 1,50 mètre enregistré à Apalachicola (comté de Franklin).

"Nous sommes très bien préparés", a assuré mardi le président américain Donald Trump. L'agence fédérale de gestion des situations d'urgence (Fema) "est prête, tout le monde est prêt".

Il a approuvé mardi l'état d'urgence déclaré la veille dans 35 comtés de Floride, ce qui permet de débloquer des moyens matériels supplémentaires, ainsi que des fonds fédéraux afin de faire face aux conséquences de l'ouragan.

Les responsables des Etats voisins d'Alabama et de Géorgie, qui devraient également être affectés par Michael, ont aussi déclaré l'état de catastrophe. L'Etat de Caroline du Nord, touché mi-septembre par l'ouragan Florence, a été placé en alerte.

Brock Long, patron de la Fema, a prévenu sur CNN les habitants de Floride et de Géorgie qu'ils pouvaient s'attendre à être privés d'électricité pendant "plusieurs semaines".

La Floride a été durement touchée par l'ouragan Irma il y a un an.

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