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L'UE appelle à un cessez-le-feu en Afghanistan

L'envoyé spécial de l'Union européenne pour l'Afghanistan a appelé dimanche à un cessez-le-feu, en expliquant que l'arrêt des pourparlers entre les Etats-Unis et les talibans offrait une occasion d'obtenir une pause dans le conflit.

"C'est le bon moment et la bonne occasion pour aller peut-être au delà d'une simple réduction de la violence et explorer les façons d'atteindre un cessez-le-feu", a dit Roland Kobia, envoyé spécial de l'UE, dans une conférence de presse.

Les pourparlers entre les Etats-Unis et les talibans sur un retrait des forces américaines prévoyaient ultérieurement une réduction de la violence et l'ouverture d'un dialogue inter-afghan.

Le président Donald Trump a décrété début septembre que ces discussions étaient "mortes" après une attaque de talibans ayant tué un soldat américain. Le projet d'accord entre les deux parties devait in fine mettre un terme à un conflit remontant à 2001, quand les Américains ont chassé les talibans du pouvoir.

Selon M. Kobia, un cessez-le-feu représenterait un changement significatif de la situation qui pourrait convaincre M. Trump de reprendre les pourparlers.

"L'idée est vraiment de voir comment on peut faire avancer l'idée d'un cessez-le-feu plutôt que de la garder pour plus tard... L'occasion existe maintenant".

Les talibans ont jusqu'ici exclu toute cessation des hostilités et n'ont déposé les armes que pendant trois jours en 2018 pour une célébration religieuse.

Interrogé pour savoir comment l'UE, dont l'influence en Afghanistan est limitée, pourrait pousser cette idée, M. Kobia a suggéré que les talibans puissent revenir au pouvoir "sous une forme ou une autre" d'ici quelques mois et puissent alors considérer qu'un cessez-le-feu soit un bon moyen de normaliser leurs relations avec l'Union européenne.

"Un cessez-le-feu serait une garantie, un gage de bonne volonté et une bonne préparation pour la normalisation de ces relations ", a-t-il ajouté.

La situation en Afghanistan reste très perturbée, avec l’attente des résultats du premier tour de l'élection présidentielle du 28 septembre, et une violence qui ne faiblit pas, au contraire.

Les résultats attendus samedi ont été repoussés à une date indéterminée à cause de "questions techniques" selon la Commission électorale.

Le chef de la délégation de l'UE en Afghanistan, Pierre Mayaudon, a considéré qu'un retard de quelques jours était normal.

"Mais il ne faut pas que les jours se transforment en semaines et que cela fasse penser que quelque chose se passe", a-t-il dit aux journalistes, pendant la conférence de presse.

L'Afghanistan a enregistré un nombre de victimes civiles "sans précédent" au troisième trimestre de l'année, avec 1.174 tués, selon un rapport de l'ONU publié jeudi.

Vendredi un attentat contre une mosquée a fait au moins 70 morts.

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