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L'UE "déplore profondément" l'annonce de nouvelles mesures de Washington contre Cuba

(Belga) L'Union européenne a déploré mardi l'annonce par un responsable de l'administration Trump de l'application imminente d'une loi qui ouvre la voie à des milliers d'actions en justice contre des entreprises étrangères présentes à Cuba.

"Nous déplorons profondément" cette décision car "cela va créer encore plus de confusion pour les investissements étrangers, qui aident à la création d'emploi et la prospérité à Cuba", a déclaré à la presse Alberto Navarro, l'ambassadeur à La Havane de l'UE, premier partenaire commercial de l'île. Selon un responsable de l'administration Trump, le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, John Bolton, annoncera mercredi lors d'un discours à Miami "l'application du chapitre III de la loi Helms-Burton" de 1996. Systématiquement gelé jusque-là par Washington pour ne pas froisser ses alliés, il permet théoriquement, notamment aux exilés cubains, de poursuivre devant les tribunaux fédéraux américains les entreprises qui ont réalisé des gains grâce à des sociétés nationalisées après la révolution de 1959 dans l'île des Caraïbes. La date de mercredi pour annoncer ces nouvelles mesures n'a pas été choisie au hasard: il s'agira de l'anniversaire de l'attaque de la Baie des Cochons en 1961, une tentative d'invasion américaine qui s'était soldée par une défaite cinglante. L'administration de Donald Trump, qui accuse Cuba de faire partie d'une "troïka de la tyrannie" en Amérique latine avec le Venezuela et le Nicaragua, avait déjà fait planer cette menace en janvier, encourageant alors "toute personne faisant des affaires à Cuba à examiner si elle fai(sai)t du trafic de biens confisqués et (était) complice de cette dictature". L'objectif est de décourager les investissements étrangers, a dénoncé l'ambassadeur Alberto Navarro mardi: "C'est pour qu'un investisseur se dise +au lieu d'investir à Cuba, je vais le faire à Punta Cana+", en République dominicaine, a-t-il regretté. Néanmoins, "l'UE a créé une législation antidote, comme l'ont fait le Canada, le Japon et le Mexique, donc nos citoyens et entrepreneurs ont la protection de l'Union européenne en cas de procès des Etats-Unis", a affirmé l'ambassadeur. "Les citoyens européens ont l'obligation de ne pas collaborer (à ces procédures judiciaires, ndlr) et la possibilité de porter réclamation contre les entreprises demandant des indemnisations pour les propriétés confisquées à Cuba", a-t-il ajouté. (Belga)

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