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La Belgique n'organise aucun rapatriement après les séismes en Indonésie: "Selon eux, on n’est pas vraiment en danger"

En Indonésie, les secours tentent toujours de déblayer les dégâts causés par les séismes sur l'île de Lombok. Pour les touristes belges sur place, le retour au pays est compliqué. Les affaires étrangères n'organisent aucun rapatriement, ils expliquent que nos compatriotes ne sont pas en situation d'extrême urgence. En attendant, les prix des billets d'avions ont littéralement flambé. Reportage de Fanny Dehaye et Emmanuel Tallarico.

Les touristes belges se retrouvent dans le chaos après les séismes qui ont ravagé l'île volcanique de Lombok. Le bilan s'élève désormais à 319 morts sur l'île indonésienne où des zones dévastées restent hors d'accès des secours. La terre continue de trembler fréquemment dans la zone. La réplique la plus violente, de magnitude 5,9, a été recensée jeudi sur l’île de Bali, la plus touristique de l'archipel d'Asie du Sud-Est.

"Les Français ont été alertés par message par la France pour qu’ils puissent se mettre en sécurité loin des côtes et sur les hauteurs et nous on était là au bord de l’eau, comme s’il ne se passait rien de grave alors que l’alerte était vraiment réelle", raconte Assunta Riggi, touriste belge à Bali.


"Il n’est pas question d’évacuation"

Dans ce genre de situation, il y a 2 options pour le rapatriement, soit les affaires étrangères apportent une aide financière aux touristes, soit elle les évacuent. Mais ces solutions ne sont activées qu’en cas d’extrêmes urgences. Encadrées par des règles strictes, elles ne s’appliquent pas dans le cas présent selon le ministère.

"Tous les moyens ont été mis en place pour prendre en charge les touristes belges. Nous n’intervenons qu’une fois que les secours de premières lignes sont arrivés et ne peuvent plus agir seuls, a déclaré Matthieu Branders, porte-parole du SPF Affaires étrangères. Ici, l’état de la situation ne se justifie pas pour envisager un rapatriement, il n’est pas question d’évacuation."


"Selon eux, c’est surtout les médias qui exagèrent"

"Mes parents les harcèlent, sinon je ne sais même pas si on aurait des nouvelles. Eux ont appelé deux fois, simplement pour savoir si j’étais soi-disant en sécurité à Bali et surtout pour savoir si j’étais blessée", raconte Assunta Riggi. "Selon eux, on n’est pas vraiment en danger. Selon eux, c’est normal, c’est surtout les médias qui exagèrent. Alors qu’on a discuté avec des locaux qui affirment que ce genre de gros séisme arrive plutôt rarement", déplore-t-elle.

Assunta voudrait donc revenir par ses propres moyens en avançant son départ. Mais les places dans les avions sont limitées depuis les tremblements de terre. Et les prix des vols de retour sont exorbitants : 6100€ au lieu de 1600€. Si la situation reste inchangée, elle devra donc patienter jusqu’à la date réelle de son départ.

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