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La Chine sermonne des diplomates sur la veuve du dissident Liu Xiaobo

La Chine a appelé lundi à "respecter la souveraineté" de sa justice, après une tentative avortée de diplomates occidentaux de rencontrer la veuve du dissident et prix Nobel de la paix Liu Xiaobo.

Cinq diplomates, dont un Allemand, un Canadien, un Français et un représentant de l'Union européenne, avaient essayé vendredi à Pékin de rencontrer à son domicile la poétesse Liu Xia, a appris l'AFP de sources diplomatiques.

Elle est de facto placée en résidence surveillée depuis que son époux a obtenu en 2010 le prix Nobel. Mais elle n'a jamais fait l'objet d'une condamnation ni d'une quelconque poursuite.

"Liu Xia est une citoyenne chinoise, n'est-ce pas? Les services concernés du gouvernement chinois protègent évidemment ses droits conformément à la loi chinoise", a réagi lundi Lu Kang, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

"Pour ce qui est de certaines personnalités étrangères, nous attendons qu'elles respectent la souveraineté de la Chine, et notamment la souveraineté de sa justice", a-t-il souligné en réponse à une question lors d'un point presse.

Mme Liu n'a jamais eu affaire à la justice chinoise.

"Si comme vous le dites les personnes en question sont des diplomates étrangers basés en Chine, alors ils devraient connaître encore mieux les lois et règlements du pays où ils vivent", a indiqué Lu Kang, sans préciser quelles dispositions les diplomates avaient pu violer.

Cette rare tentative de visite des ambassades occidentales survient quelques jours après des informations inquiétantes sur l'état psychologique de Mme Liu.

Selon l'un de ses proches, l'écrivain dissident Liao Yiwu, qui vit en Allemagne, la poétesse lui a confié au téléphone qu'elle était prête à "se laisser mourir", les autorités chinoises lui interdisant de quitter le pays.

Liu Xiaobo est décédé l'an dernier d'un cancer alors qu'il était toujours formellement placé en détention pour "subversion". Il avait été condamné en 2009 à 11 ans de prison. Pékin lui reprochait notamment d'avoir corédigé un manifeste, la Charte 08, prônant des élections libres en Chine.

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