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La controverse continue autour de la position de l'UE sur Jérusalem-Est

Les efforts de plusieurs pays européens pour pousser à la reconnaissance de Jérusalem-Est comme capitale d'un futur Etat palestinien ont continué à alimenté la polémique lundi, cette position étant dénoncée par l'Etat hébreu et au sein même de l'UE.

Une proposition en ce sens de la présidence suédoise de l'Union européenne, visant à aboutir à une position commune des 27 pays du bloc sur cette question très sensible, doit être débattue mardi à Bruxelles lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères.

Le secteur oriental de Jérusalem "n'appartient pas à Israël", a affirmé lundi à Bruxelles le chef de la diplomatie luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn.

"Nous reconnaissons tous, dans les discours, que Jérusalem-Est est occupée. Et si elle est occupée, elle n'appartient pas à Israël", a-t-il dit, plaidant pour que les Européens et les Etats-Unis parlent "un langage clair".

Dimanche, le secrétaire d'Etat français aux affaires européennes Pierre Lellouche avait tenu des propos similaires. "Nous avons besoin d'interlocuteurs, et je crois que c'est dans l'intérêt de tous d'avoir un Etat palestinien le plus rapidement possible avec Jérusalem-est comme capitale", avait-il dit, en appelant Israël à arrêter le "bétonnage" de la partie orientale de la ville.

Les Européens ne sont pas tous d'accord sur la position à adopter quant à la capitale d'un futur Etat palestinien, sans attendre un règlement de paix final entre les belligérants, "Jérusalem-Est" renvoyant aux frontières d'avant la guerre de 1967.

Le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini a ainsi affirmé à Bruxelles lundi que la question de Jérusalem ne devait pas être tranchée "unilatéralement" et qu'elle devait être "négociée".

"Nous soutiendrons tout ce qui encourage les deux parties à s'asseoir de nouveau autour de la table de négociations", a-t-il dit.

Israël avait vivement réagi la semaine dernière à des fuites faisant état des discussions en cours au sein de l'UE sur un texte parlant "d'un Etat palestinien viable, comprenant la Cisjordanie et Gaza, avec Jérusalem-Est comme capitale".

La dirigeante de l'opposition centriste en Israël, Tzipi Livni, a estimé que ce document constituait "une erreur", dans une interview publiée lundi par le quotidien français Le Parisien. "S'il est de l'intérêt des deux parties en cause à reprendre le dialogue, c'est à elles deux de prendre les décisions, pas à l'Union européenne", a-t-elle ajouté.

Israël considère l'ensemble de Jérusalem, y compris la partie orientale dont l'annexion n'est pas reconnue par la communauté internationale, comme sa capitale "éternelle et indivisible".

Une nouvelle mouture provisoire du texte européen, dont l'AFP s'est procuré copie, ne fait désormais plus explicitement référence à Jérusalem-Est comme capitale d'un Etat palestinien.

Elle affirme qu'il faut "trouver une voie, par la négociation, pour résoudre le statut de Jérusalem comme capitale de deux Etats", tout en se prononçant en même temps pour un "Etat de Palestine comprenant la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, et la bande de Gaza".

Des dizaines de Palestiniens ont manifesté lundi devant des sections des consulats de France et de Suède à Jérusalem pour soutenir la proposition de la présidence suédoise de l'UE.

Et dimanche, le roi Abdallah II de Jordanie a appelé l'Union européenne à faire pression sur Israël pour qu'il arrête sa colonisation à Jérusalem, à l'origine du blocage actuel des négociations de paix.

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