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La crise des Rohingyas, une urgence pour les enfants, alerte Plan International

(Belga) Près de 60% des réfugiés rohingyas ayant fui la Birmanie (Myanmar) pour la région de Cox's Bazar, au Bangladesh, sont des enfants, selon Plan International. Ceux-ci seront "marqués à jamais" par leur exil et "font face à des problèmes spécifiques à leur âge et à leur vulnérabilité". Pour identifier leurs besoins, Plan International, Save The Children et World Vision ont mené une enquête auprès de 200 enfants et 40 mères de famille, qu'ils dévoilent jeudi. Résultat: les enfants ont peur de subir des violences, y compris sexuelles, d'être enlevés ou encore de tomber malade.

Les trois ONG relatent dans leur rapport les témoignages recueillis entre le 2 et le 5 décembre 2017 auprès de 200 enfants âgés de 7 à 17 ans. Il en ressort que les enfants pointent souvent du doigt "le risque de violence - y compris sexuelle - comme une peur majeur ressentie (...), en particulier par les filles", souligne Plan International. "On a peur d'aller chercher du bois dans la forêt. Les hommes nous chassent, nous battent. (...) Une nuit, une fille a été violée en allant chercher du bois", témoigne ainsi une jeune adolescente du camp de Nayapara. Une peur exacerbée par le manque d'installations sanitaires séparées pour les filles. "Nous laver ou faire nos besoins est un vrai calvaire", enchaîne une autre adolescente âgée de 16 ans, réfugiée au camp de Bamapara. Les enfants craignent également d'être enlevés. Selon les ONG, au moins 28 cas de trafic d'enfants ont été confirmés dans les camps depuis août, "ce nombre étant probablement bien en-deçà de la réalité. Les enfants vivent donc souvent reclus dans les tentes, par peur ou par précaution des parents". La vie en exil ne leur permet d'ailleurs pas de profiter d'espaces de jeu ou de s'instruire à l'école. "Il n'y a pas d'école ici. Moi, je veux étudier. Autrefois, j'adorais jouer au foot, dans la cour de récré. Mais ici, il n'y a rien à faire", déplore un autre jeune, du camp de Kutupalong. Les enfants expriment enfin leur inquiétude quant à leur santé et expliquent qu'ils tombent plus souvent malades, tout comme leur famille. "Cette crise est avant tout une urgence pour les enfants", s'exclame Orla Murphy, directrice de Plan International au Bangladesh, citée dans un communiqué. "Répondre à ces besoins doit être la priorité absolue." Près de 690.000 musulmans rohingyas ont fui l'Etat de Rakhine, dans l'ouest de la Birmanie, pour se réfugier au Bangladesh voisin depuis août dernier. Ils cherchent à échapper à une opération de l'armée birmane que les Nations Unies qualifient de "campagne d'épuration ethnique". (Belga)

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