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La fumée des incendies perturbe l'Open d'Australie, pluies espérées

Les qualifications de l'Open d'Australie de tennis ont été perturbées mercredi pour la deuxième journée consécutive par la fumée toxique liée aux incendies, mais une baisse des températures fait naître l'espoir d'une arrivée prochaine de fortes pluies.

Un nuage toxique s'est abattu mardi sur Melbourne, où doit débuter lundi ce premier tournoi du Grand Chelem de l'année.

Il est la conséquence des incendies monstres qui dévastent depuis septembre des régions entières du sud et de l'est de l'immense île continent, et qui ont fait 28 morts et entraîné des dégâts écologiques catastrophiques.

La pollution à Melbourne, qui figure habituellement dans le palmarès des villes au monde les plus agréables à vivre, a atteint en début de semaine un niveau qualifié de "dangereux".

Ces mauvaises conditions ont perduré mercredi et les habitants se promenaient avec des masques sur le visage.

En raison d'une mauvaise visibilité, des dizaines de vols ont été annulés à l'aéroport de Melbourne.

Mardi, les organisateurs de l'Open d'Australie avaient maintenu les qualifications mais des joueurs ont été victimes de malaises.

Certains sont tombés à genoux et se sont étouffés, une autre a dû abandonner. Ceux qui ont été contraints de continuer à jouer dans ces conditions ont protesté.

Mercredi matin, l'air avait encore le goût et l'odeur de la fumée ce qui a conduit les organisateurs à suspendre les épreuves de qualification jusqu'à 13h00 locales (02h00 GMT).

Deux courses de chevaux ont été été annulées.

Les niveaux de pollution s'étant légèrement améliorés, les organisateurs de l'Open d'Australie ont décidé de reprendre les matchs mercredi après-midi même si l'atmosphère était encore voilée.

- Un bilan de 28 morts -

Un temps orageux s'est installé en fin mercredi d'après-midi, s'accompagnant de fortes précipitations qui ont contraint les joueurs à interrompre leur match.

Ces conditions météorologiques devraient contribuer à éloigner de Melbourne ce nuage de pollution et à laisser place jeudi à un ciel plus clair.

Cette pluie devrait également atteindre d'autres régions du sud et de l'est de l'Australie où des dizaines de feux de forêt demeurent hors de contrôle, menaçant de dévaster de nombreuses villes rurales.

Certains incendies et des endroits frappés par la sécheresse pourraient enregistrer entre 50 et 100 millimètres de pluies, a indiqué le Bureau de la météorologie.

Toutefois, compte-tenu de la nature des orages, qui frappent de manière imprévisible, il est difficile de prévoir exactement où les plus fortes précipitations tomberont.

Depuis le début de ces incendies, plus de 2.000 maisons ont été détruites et une zone de 100.000 kilomètres carrés (10 millions d'hectares) - plus grande que la superficie de la Corée du Sud - est partie en fumée.

Le bilan officiel est passé à 28 morts mercredi.

Ces feux de forêt ravageurs ont fait la une des journaux du monde entier et entraîné un immense élan de solidarité. Des dons affluent pour venir en aide aux habitants et aux animaux sinistrés.

Selon des estimations, un milliard d'animaux ont été tués au cours de ces feux et de nombreuses espèces sont désormais en voie d'extinction, notamment les koalas.

A Melbourne, la possibilité d'interrompre ou de de retarder des matches lors de l'Open d'Australie, qui doit durer deux semaines, a été évoquée.

Mardi, la Slovène Dalila Jakupovic a dû abandonner au premier tour des qualifications, après avoir souffert de violentes quintes de toux sur le court.

- Pourquoi attendre ? -

Plusieurs joueuses et joueurs ont critiqué la décision de faire jouer des matches dans ces conditions, comme l'Ukrainienne Elina Svitolina ou le Français Gilles Simon.

"Pourquoi devons-nous attendre quelque chose de grave pour faire quelque chose?", a tweeté la 5e joueuse mondiale.

Entre-temps, un débat sur le positionnement des médias et des responsables politiques face au changement climatique se poursuit avec une rare intervention de l'un des fils du magnat Rupert Murdoch.

James Murdoch a critiqué mardi le climatoscepticisme des médias du groupe de son père et de la chaîne de télévision Fox News aux Etats-Unis.

News Corp possède huit des dix principaux journaux australiens.

Liés à une sécheresse particulièrement grave en Australie, ces incendies précoces et dévastateurs sont aggravés par le réchauffement climatique, selon les scientifiques.

Le Premier ministre Scott Morrison est vivement décrié. Il est accusé, notamment par les associations de lutte pour l'environnement, ne pas en faire plus pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

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