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La justice américaine confirme la dangerosité des canons à son

Une cour d'appel à New York a débouté mercredi deux policiers de la ville, en jugeant que leur utilisation d'un canon de harcèlement acoustique représentait un abus de force anticonstitutionnel.

Les deux agents demandaient un non-lieu. Ils sont poursuivis pour avoir utilisé le 5 décembre 2014 un canon à son pour disperser des personnes qui protestaient à Manhattan contre l'absence d'inculpation d'un policier impliqué dans l'homicide d'Eric Garner, un Noir qui avait étouffé lors d'une interpellation musclée.

Six manifestants avaient ensuite déposé plainte, se plaignant de migraines, de vertiges, de douleurs dans les sinus et de perturbations auditives.

"Le problème posé par des protestataires sur la voie publique ne justifiait pas l'utilisation de la force, a fortiori une force capable de causer une blessure grave, telle qu'une perte auditive", a affirmé la cour dans son arrêt.

Elle a confirmé un jugement de première instance qui avait conclu que de tels engins étaient susceptibles d'être à l'origine de violences policières s'ils étaient mal utilisés.

Nommé en anglais Long Range Acoustic Device (LRAD), ces dispositifs, développés dans les années 2000 pour des besoins d'abord militaires, émettent des sons stridents dans une direction précise, d'un niveau tellement élevé qu'ils se révèlent extrêmement désagréables et peuvent servir à disperser une foule de manifestants.

Ces appareils peuvent également servir de puissants mégaphones pour donner des instructions à une foule.

"La police de New York doit revoir ses pratiques et procédures concernant l'utilisation du LRAD, en tenant compte du fait qu'ils peuvent potentiellement mortels", a commenté l'avocat Gideon Oliver, dans un communiqué adressé à l'AFP.

Selon le site internet de son fabricant, le LRAD est utilisé dans plus de 250 villes, comtés et Etats américains. "Le LRAD n'est pas une arme", assure la société.

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