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La princesse Rima bint Bandar, première ambassadrice d'Arabie saoudite

Première Saoudienne à accéder au poste d'ambassadrice, Rima bint Bandar est l'une des rares princesses de la famille des Al-Saoud à être impliquée dans la vie publique de son pays où elle s'emploie à promouvoir la cause des femmes.

La princesse, âgée de 43 ans, a été nommée samedi ambassadrice aux Etats-Unis où le royaume saoudien est critiqué par de nombreux parlementaires pour son intervention militaire au Yémen et pour l'affaire Jamal Khashoggi, du nom de cet éditorialiste et opposant saoudien tué en Turquie par un commando venu de Ryad.

Elle aura la lourde tâche de tenter d'améliorer l'image de son pays auprès de son principal allié occidental.

Rima bint Bandar, qui apparaît régulièrement en public contrairement à l'écrasante majorité des femmes de sang royal du royaume ultraconservateur, est vue comme une libérale en phase avec les positions du jeune et puissant prince héritier Mohammed ben Salmane qui veut moderniser son pays.

Mère de deux enfants et divorcée, elle s'est ainsi mobilisée en faveur de l'introduction du sport dans les établissements publics pour jeunes filles. Elle a également tenté d'encourager les Saoudiennes à se lancer dans les affaires.

Elle est également à l'origine de campagnes de sensibilisation au cancer du sein.

La princesse Rima est elle-même une femme d'affaires aux multiples activités, dont celle de représentante à Ryad des magasins de luxe Harvey Nichols, selon des médias étatiques saoudiens.

- Fille de diplomate -

Cette quadragénaire n'a pas d'expérience dans la diplomatie, mais elle a grandi aux Etats-Unis à l'ombre de son père, le prince Bandar ben Sultan, qui a servi comme ambassadeur saoudien à Washington de 1983 à 2005.

Il a ensuite dirigé les services de renseignement saoudiens, poste qu'il a quitté à sa demande.

La princesse Rima a obtenu en 1999 une licence d'arts à l'université George Washington.

La nouvelle ambassadrice, qui parle couramment anglais, suit de près la vie politique aux Etats-Unis, a indiqué à l'AFP un responsable saoudien la connaissant.

Elle a été conseillère de Mohammed ben Salmane, dit "MBS", vivement critiqué par des sénateurs américains qui le considèrent comme "responsable" du meurtre de Jamal Khashoggi dans le consulat de son pays à Istanbul en octobre dernier.

La princesse a vigoureusement défendu le prince héritier à l'étranger, présentant ses réformes sociétales, dont la fin de l'interdiction pour les Saoudiennes de conduire, comme une "évolution, pas une occidentalisation" de la société saoudienne.

"Vous nous demandez de changer, mais ensuite, lorsque nous commençons à le faire, vous l'accueillez avec du cynisme", avait-elle déclaré lors d'un récent forum économique.

Si la princesse a parlé d'"avancées monumentales" pour les droits des femmes en Arabie saoudite, elle s'est abstenue de commenter publiquement l'arrestation de plusieurs militantes en mai 2018 et les accusations de mauvais traitements que certaines d'entre elles auraient subis en détention.

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