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La prison d'Alençon/Condé reste la seule bloquée vendredi

Le centre pénitentiaire d'Alençon Condé-sur-Sarthe (Orne), où deux surveillants ont été agressés le 5 mars par un détenu radicalisé, restait le seul établissement français encore bloqué vendredi matin, au lendemain d'une réunion avec la ministre Nicole Belloubet, selon la Direction de l'administration pénitentiaire (DAP).

"On est toujours aussi motivés, toujours aussi présents", a martelé Allasan Sall, un surveillant délégué FO à Condé sur une vidéo montrant le "monumental" barrage composé de deux caravanes bourrées de pneus, de ferraille et de palettes de bois, érigé vendredi matin devant la prison où deux surveillants ont été grièvement blessés le 5 mars par un détenu radicalisé. La vidéo est postée sur la page Facebook de FO pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe.

"C'est notre réponse aux propositions de la ministre. Des groupes des travail et une augmentation de 7 euros brut à l'horizon 2020. C'est rien. C'est du mépris", a poursuivi M. Sall sur la vidéo.

Les forces de l'ordre ont mis plus de temps que les autres jours à lever ce volumineux barrage, mais dans une ambiance bon enfant, selon les vidéos diffusées quotidiennement par FO. Les gendarmes mobiles interviennent chaque jour le temps de faire passer vivres et un peu de personnel mais le barrage se reforme dans la foulée et Condé était toujours bloqué vendredi en fin de matinée, selon la DAP.

Selon le syndicat, environ 80 surveillants bloquaient la prison vendredi matin. FO évoquait une centaine de manifestants les jours précédents.

En-dehors du site de Condé, bloqué depuis le 6 mars, "il y a eu quelques barrages filtrants, notamment à Sarreguemines (Moselle) et au Havre (Seine-Maritime), mais qui n'ont pas eu d'incidence sur la détention", a précisé la DAP.

"La situation est difficile dans la prison (de Condé ndlr). Seuls entrent le personnel de direction et d'encadrement, qui doivent assurer les tâches des surveillants", a précisé la DAP.

"La nourriture entre mais pas les personnels techniques comme les cuisiniers, donc les détenus mangent froid. Les promenades sont peu ou pas assurées, car on manque de personnel. Surtout dans un établissement où le profil de certains détenus très dangereux contraint à mobiliser quatre agents pour un déplacement", a ajouté l'administration pénitentiaire.

Dans cette prison qui accueille des détenus particulièrement dangereux, radicalisés ou posant des problèmes de discipline, le taux d'occupation était au 1er février de 56% (110 personnes pour 195 places).

Jeudi matin, encore, des agents avaient bloqué partiellement ou totalement plus d'une quinzaine d'établissements dans toute la France.

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