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La saison des ouragans reprend dans l'Atlantique

La Floride et les Caraïbes sont sur le qui-vive: la saison des ouragans dans le nord de l'Atlantique reprend officiellement vendredi, alors que les stigmates des tempêtes de l'an dernier sont encore visibles.

La tempête Alberto a provoqué des inondations mortelles en remontant les Etats-Unis cette semaine, mais aucun ouragan n'est prévu dans les prochains jours.

Heureusement pour les habitants des Florida Keys, un archipel d'îles touristiques reliées par 42 ponts et qui s'étendent sur 180 km de longueur au sud de la Floride. Exposées aux éléments, elles ont été dévastées par l'ouragan Irma en septembre 2017.

"Si une tempête arrive, on est foutus, nos maisons ne sont pas encore prêtes", dit Cindy, une serveuse de 48 ans qui habite l'une des îles.

Plus de huit mois après, les canaux des Keys restent encombrés de débris. Dans les quartiers les moins aisés, des maisons détruites sont encore visibles, et certains habitants vivent dans des tentes plantées dans leur jardin.

"On s'occupe des gens jusqu'à un certain point", dit Martin Senterfitt, directeur des services d'urgence du comté de Monroe. "Mais il y a un moment où les gens doivent se prendre en main", lâche-t-il.

- Pénurie de main-d'oeuvre -

En soufflant à plus de 200 km/h, Irma et un autre ouragan, Maria, ont amplifié les problèmes latents des régions exposées aux tempêtes tropicales.

Sur les 55.000 maisons des Keys, plus de 1.000 ont été rasées et 3.000 autres ont été lourdement endommagées. Plus de 1.000 mobile homes et maisons préfabriquées ont aussi été détruites.

Les maisons les plus cossues ont été épargnées par Irma, surtout à Key West, la dernière île de la chaîne.

Les serveurs, jardiniers, ouvriers du bâtiment et autres travailleurs aux revenus modestes ont été relativement plus frappés. Quand leurs logements ont été endommagés, beaucoup sont partis, faute de logements au loyer abordable sur les îles... ce qui a créé une pénurie de main-d'oeuvre.

Beaucoup d'entreprises et commerces ont aujourd'hui des affichettes "Help Wanted" (On recrute) sur leurs devantures.

"La demande de travail est très importante mais on n'a pas d'offre", a déploré Diane Eliopoulos, responsable marketing du Hard Rock Cafe de Key West, lors d'une réunion récente avec des élus locaux.

"J'ai beaucoup de candidatures, mais personne du coin. Je leur dis de vérifier s'ils peuvent trouver un logement avant de décider de venir et après cela, ils ne rappellent jamais", a-t-elle raconté.

- Porto Rico se prépare -

A Porto Rico, c'est l'ouragan Maria qui a démontré la vétusté des infrastructures locales, à commencer par le réseau électrique.

En frappant l'île américaine le 20 septembre, l'ouragan a mis dans le noir la quasi-totalité du territoire. Il a fallu des mois pour rebrancher le courant partout, et jusqu'en avril, il y avait encore des coupures régulières.

A ce jour, 60.000 habitants, sur 3,3 millions, n'ont toujours pas d'électricité.

Le bilan humain, direct et indirect, de la catastrophe est effroyable: plus de 4.600 morts dans les trois mois ayant suivi l'ouragan, selon le bilan publié cette semaine par une équipe de chercheurs d'Harvard. Beaucoup sont morts car ils n'avaient plus accès aux soins (plus d'électricité pour un respirateur, médecins injoignables, cliniques fermées...)

Beaucoup d'habitants ont tout simplement choisi de quitter Porto Rico pour le continent, où en tant que citoyens américains ils peuvent se rendre librement. Plus de 200.000 personnes sont parties au total.

Le gouverneur de Porto Rico, Ricardo Rossello, affirme qu'il a tiré les leçons du désastre. Les autorités locales ont rempli leurs entrepôts de pièces détachées et préparé des contrats pour réparer le réseau électrique immédiatement en cas de coupures.

"Nous n'aurons tiré aucune leçon si nous devons encore une fois attendre 50 jours que les ingénieurs de l'armée américaine arrivent à Porto Rico", a-t-il dit cette semaine en détaillant les préparatifs.

A Barbuda, une petite île des Caraïbes complètement détruite par Irma, le retour à la normale est loin d'être acquis.

La quasi-totalité des 1.800 habitants a fui. A ce jour, seuls 500 sont revenus.

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