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Le braqueur en cavale Redoine Faïd repéré à Sarcelles avec des explosifs

Il a échappé de peu aux gendarmes: trois semaines après son évasion spectaculaire d'une prison de Seine-et-Marne, le braqueur Redoine Faïd a été repéré mardi à bord d'une voiture transportant des explosifs à Sarcelles, dans le Val-d'Oise.

"Un important dispositif de recherche" a été mis en place mercredi, a affirmé à l'AFP une source proche de l'enquête, selon laquelle le fugitif de 46 ans aurait été identifié sur la base "d'images et de témoignages".

Mardi, peu après 16H30, des gendarmes repèrent un véhicule à proximité d'une station-service de la commune de Piscop, à quelques kilomètres de Sarcelles. Quand ils veulent contrôler ses deux occupants, ces derniers prennent la fuite. S'engage alors une course-poursuite qui se termine dans le parking couvert d'un centre commercial de Sarcelles où les deux hommes abandonnent la voiture, ont relaté à l'AFP des sources concordantes.

"J'allais entrer dans le parking quand une voiture - une Renault Laguna beige - est rentrée en accélérant à fond, suivie par la Kangoo des gendarmes. La Laguna s'est garée devant une sortie au fond puis les types ont filé", a raconté à l'AFP Tony (le prénom a été modifié à sa demande).

Les deux passagers ont réussi à s'enfuir en empruntant un escalier débouchant sur le parking en plein air d'un grand magasin d'électroménager et d'un McDonald's. "Ils leur ont échappé de peu. Ça s'est joué à quelques secondes", confirme une source policière.

"Six pains de plastic" ont été retrouvés dans le coffre, ainsi qu'un "jeu de fausses plaques d'immatriculation", a indiqué cette source. Plusieurs grandes surfaces et des restaurants à proximité ont été évacués mardi le temps de l'intervention des démineurs, ont relaté des employés.

Mercredi, la voiture des fuyards avait été retirée du parking, dans lequel des pancartes indiquaient la présence d'une vidéo-surveillance. C'est en exploitant ces images que la police a reconnu le braqueur. Des analyses d'empreintes et d'ADN trouvés dans la voiture étaient en cours mercredi afin de l'identifier formellement, selon une source proche de l'enquête.

- Une centaine de policiers mobilisés -

"Habitué à la cavale", Redoine Faïd est présenté par la police comme un "individu dangereux". Depuis son évasion, une centaine de policiers spécialisés de la police judiciaire se concentrent sur la traque de ce multirécidiviste, qui s'était déjà échappé de la prison de Lille-Sequedin en 2013 avant d'être repris six semaines plus tard.

Cette figure médiatique a été condamnée en avril à 25 ans de prison pour son rôle d'"organisateur" dans un braquage raté en 2010, qui avait coûté la vie à une policière municipale.

Coïncidence: Olivier Garnier, l'un de ses anciens complices dans ce braquage raté, a été interpellé dans l'Oise lundi lors d'un contrôle routier, selon une source judiciaire. Condamné à six ans de prison en appel en avril, Olivier Garnier était recherché pour purger sa peine. Il a été incarcéré.

Le 1er juillet, Redoine Faïd s'était une nouvelle fois fait la belle, aidé par un commando armé qui avait pris en otage un pilote d'hélicoptère.

Deux hommes, équipés de fusils d'assaut de type kalachnikov et de disqueuses, avaient sauté de l'appareil qui survolait la cour d'honneur du centre pénitentiaire de Réau, près de Melun. Après avoir scié plusieurs portes et lâché des fumigènes, ils avaient récupéré leur complice au parloir.

Cette spectaculaire opération a relancé le débat sur la sécurité des prisons françaises.

La garde des Sceaux Nicole Belloubet devait présenter mardi devant la commission des Lois de l'Assemblée nationale les conclusions de l'inspection administrative sur l'évasion. En pleine affaire Benalla, la présentation de ce rapport a été renvoyée à plus tard.

Le 10 juillet, dans l'Oise, les enquêteurs ont mis la main sur un sac contenant notamment des armes longues, des cagoules et une disqueuse et soupçonné d'avoir appartenu au commando ayant participé à l'évasion de Redoine Faïd.

Une semaine avant, une Renault Kangoo blanche siglée Enedis, dernier véhicule connu à bord duquel le fuyard est soupçonné d'avoir pris place, avait été également retrouvée dans l'Oise, d'où il est originaire.

Mercredi, la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Paris s'est saisie de l'enquête, ouverte mardi à Pontoise pour refus d'obtempérer, transport d'explosifs en réunion et association de malfaiteurs formée en vue de commettre des crimes ou des délits punis de 10 ans de prison.

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