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Le candidat à la Maison Blanche Joe Biden critiqué sur l'avortement

Le candidat à la Maison Blanche Joe Biden était mercredi sous le feu de nombreuses critiques pour son soutien à un usage strictement limité, aux cas de viols, d'incestes et de danger pour la mère, des fonds publics destinés à financer les avortements des Américaines les plus modestes.

Largement en tête de la course à l'investiture démocrate, l'ancien vice-président de Barack Obama est scruté de près par les médias, qui pistent tous ses possibles faux pas.

Il était ainsi parallèlement sous le coup d'autres critiques mercredi pour avoir emprunté, sans les sourcer, des passages de son plan de lutte contre le réchauffement climatique. Une erreur rapidement corrigée, s'est défendue son équipe de campagne.

Mais en pleine offensive conservatrice contre le droit à l'avortement à travers les Etats-Unis, c'est son soutien à un amendement controversé qui valait au septuagénaire une véritable volée de bois vert de la part d'une dizaine d'autres candidats à l'investiture démocrate et d'associations défendant les droits des femmes.

Ancien sénateur, Joe Biden soutient un amendement (Hyde) qui limite strictement aux cas de viols, d'incestes et de danger pour la vie de la mère l'usage de fonds fédéraux via le système d'assurance de santé publique Medicaid, destiné aux Américains les plus modestes.

Cet amendement avait été voté en 1976, après l'arrêt emblématique de la Cour suprême, Roe v. Wade, qui a légalisé en 1973 le droit à l'avortement à travers les Etats-Unis.

Ce catholique pourrait soutenir une abrogation de cet amendement si l'accès à l'IVG, pour l'instant garanti par cet arrêt, venait à être menacé, a indiqué son équipe de campagne à NBC.

La chaîne a également retrouvé une lettre datant de 1994 envoyée à un électeur par Joe Biden, alors sénateur, dans laquelle il écrivait: "Je continuerai à suivre le principe qui m'a guidé au cours de mes 21 ans au Sénat: ceux d'entre nous qui sont opposés aux avortements ne devraient pas être obligés de les financer".

- "Aucune excuse" -

"Nous devons abroger l'amendement Hyde", a réagi le sénateur indépendant Bernie Sanders, que les sondages place au deuxième rang dans la course à l'investiture démocrate pour la présidentielle américaine.

Comme lui, la plupart des candidats de premier plan à la primaire démocrate ont évité de citer directement le nom de Joe Biden, tout en laissant peu de doutes sur la cible de leur critiques mercredi.

"Je ne soutiens pas l'amendement Hyde et je mènerai le combat pour son abrogation", a déclaré à des journalistes la sénatrice progressiste Elizabeth Warren, troisième dans les sondages.

"Aucune femme ne devrait voir son accès" à l'avortement "limité par ses revenus", a tweeté la quatrième, la sénatrice démocrate Kamala Harris.

Les associations ont été plus virulentes, en épinglant directement Joe Biden.

"Il n'y a aucune excuse politique ou idéologique au soutien de Joe Biden à l'amendement Hyde, qui se traduit tout simplement par des discriminations contre les femmes pauvres" et issues de minorités, a tweeté l'association en faveur du droit à l'avortement Naral.

"Nous encourageons fortement Joe Biden à parler aux gens dont les vies sont affectées par cette politique discriminatoire et à réévaluer sa position", a renchéri Kelley Robinson, une responsable de la puissante association de planning familial Planned Parenthood.

La longue carrière politique de Joe Biden est émaillée de plusieurs épisodes controversés dont il doit répondre désormais, comme son soutien à une loi anticriminalité dans les années 1990, qui avait frappé particulièrement durement les Noirs.

Sa pole position lui vaut aussi d'attirer un tir particulièrement nourri de critiques et moqueries de la part de Donald Trump, qui l'a surnommé "Joe-Dodo".

Le président républicain a d'ailleurs été inspiré par les récentes accusations de plagiat, d'autant plus gênantes que Joe Biden avait été forcé d'abandonner sa course à la présidentielle de 1988 après avoir admis avoir copié des extraits d'un discours.

"Les accusations de plagiat contre Joe-Dodo concernant son plan ridicule sur le changement climatique sont un gros problème", a tweeté Donald Trump, avant de moquer la faible affluence, selon lui, aux meetings de campagne de son futur rival potentiel.

"Son autre problème, c'est qu'il attire des mouches, pas des gens, à ses meetings".

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