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Le caporal belge Alain Debatty a perdu la vie dans le génocide du Rwanda: "J'ai mené un combat pour une vérité", confie sa sœur

La cérémonie d'hommage aux 10 paracommandos belges tués lors du génocide au Rwanda a commencé ce lundi matin. Il y a 25 ans, le 7 avril 1994, le massacre commençait. 800.000 personnes ont été assassinées en l'espace de 3 mois. Charles Michel se trouve actuellement au camp de Kigali, là où ces 10 paracommandos ont perdu la vie. Il est accompagné de leurs familles dont Martine Debatty, la sœur du Caporal Alain Debatty.

"En tant que sœur aînée, j'ai mené un combat avec les familles pour obtenir une vérité. J'ai avancé dans la vie. J'ai couché sur papier le combat des familles et j'ai maintenant déposé mon sac. Je peux continuer ma vie sans Alain. Mon sac est déposé mais je veux quand même que l'on se souvienne chaque année parce que nos hommes avaient signé un contrat avec l'Etat belge. C'est signe qu'on ne les oublie pas", confie-t-elle au micro de Camille Mathoulin pour Bel RTL. 

Ce marin, le Premier ministre belge Charles Michel a rendu hommage lundi, en compagnie de son homologue rwandais Edouard Ngirente, aux dix Casques bleus assassinés voici 19 ans à Kigali, au début du génocide au Rwanda, alors qu'ils servaient au sein d'une mission onusienne de maintien de la paix.


"Nous pleurons toutes les victimes du génocide contre les Tutsi au Rwanda"

Les deux chefs de gouvernement ont tour à tour déposé une gerbe devant le mur vert pâle du Camp Kigali, criblé d'impacts de balles, où les dix membres du peloton mortier du 2ème bataillon de commandos de Flawinne ont résisté durant quatre heures, avant de périr, le 7 avril 1994 en matinée, aux assauts des Forces armées rwandaises (FAR) qui les accusaient d'être responsables de la mort du président de l'époque Juvénal Habyarimana.

L'avion qui le transportait avait été abattu la veille au soir, ce qui a constitué l'élément déclencheur du génocide. La cérémonie d'hommage s'est déroulée en présence de commandos de Flawinne, de membres de cinq familles des Casques bleus et d'étudiants d'écoles secondaires belges francophones et néerlandophones qui accompagnent M. Michel dans ce pèlerinage, au nom du devoir de mémoire.

"Outre les soldats belges et les (douze) civils (belges également tués dans des circonstances diverses), nous pleurons toutes les victimes du génocide contre les Tutsi au Rwanda", a affirmé M. Michel.

Le génocide de 1994 a fait plus d'un million de morts selon les autorités rwandaises - environ 800.000 selon l'Onu - en trois mois, du 7 avril au 4 juillet, date de la prise de Kigali par le Front patriotique rwandais (FPR), la rébellion tutsi commandée par le général Paul Kagame, désormais chef de l'Etat. 

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