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Le célèbre converti anglican John Henry Newman canonisé ainsi que quatre femmes

Le plus célèbre des anglicans ralliés au catholicisme, John Henry Newman, est devenu saint dimanche lors d'une cérémonie place Saint-Pierre, en même temps que quatre femmes dont une Suissesse mystique, Marguerite Bays.

Le cardinal Newman (1801-1890) est le premier britannique canonisé depuis les années 1970.

Et pour l'occasion, le prince Charles - qui devrait prendre un jour la tête de l'Eglise d'Angleterre - a représenté le Royaume-Uni.

La conversion du prêtre anglican avait provoqué un vif scandale dans l'Angleterre victorienne au XIXe siècle, qui venait à peine de décriminaliser les fidèles catholiques.

"Son exemple est plus que jamais nécessaire pour la manière dont il a su, au mieux, défendre sans accuser, être en désaccord sans manquer de respect et peut-être, surtout, pour la manière dont il a pu voir les différences comme des lieux de rencontre et non d'exclusion", a écrit le prince Charles dans un éditorial de l'Osservatore Romano, le quotidien du Vatican.

L'anglicanisme est née d'une scission avec l'Eglise catholique au XVIe siècle, après le refus du pape d'accorder au roi Henri VIII l'annulation de son mariage. Les anglicans ne reconnaissent pas, depuis lors, l'autorité du pape.

Né dans une famille anglicane, John Henry Newman avait rejoint Rome en 1845 après avoir dénoncé ce qu'il considérait comme des "dérives" de l'anglicanisme.

Après sa conversion, Newman devient prêtre catholique en 1847, grimpant les échelons jusqu'à devenir cardinal en 1879.

Devient également sainte la Suissesse Marguerite Bays (1815-1879), une humble couturière du canton de Fribourg, dévouée aux pauvres.

- Héritage -

Elle fut guérie subitement d'un cancer des intestins le 8 décembre 1854, jour de la proclamation du dogme de l'Immaculée Conception. Selon sa biographie officielle, elle reçut ensuite les stigmates et entrait en extase chaque vendredi (durant dix-neuf ans) pour revivre la Passion du Christ.

Pour l'avocat de sa cause auprès de l'Eglise, le frère capucin Carlo Calloni, cette mystique qui faisait partie du Tiers-ordre des franciscains (association de laïcs pieux), "n'a pas fait de révolutions" mais a vécu "humblement et pauvrement".

Elle doit sa canonisation à un miracle reconnu après enquête du Vatican: une petite fille de deux ans sortie indemne d'une chute sous la roue d'un tracteur, après que son grand-père eut invoquée Marguerite Bays.

"Aujourd’hui, remercions le Seigneur pour les nouveaux Saints qui ont marché dans la foi (...). Trois d’entre eux sont Soeurs et elles nous montrent que la vie religieuse est un chemin d’amour dans les périphéries existentielles du monde", a déclaré le pape dans son homélie.

"Sainte Marguerite Bays, en revanche, était une couturière et elle montre combien la prière simple est puissante", a poursuivi François.

"C’est la sainteté dans le quotidien dont parle le saint Cardinal Newman qui a dit : +Le chrétien possède une paix profonde, silencieuse, cachée, que le monde ne voit pas. (...) Son comportement est tellement éloigné de l’ostentation et de la sophistication qu’à première vue on peut facilement le prendre pour une personne ordinaire", a conclu le pape.

Le pape a aussi proclamé saintes dimanche trois religieuses: la soeur indienne Marie-Thérèse Chiramel Mankidiyan (1876-1926), la soeur italienne Giuseppina Vannini (1859-1911) et la soeur brésilienne Dulce Lopes Pontes (1914-1992).

Cette dernière, surnommée "le bon ange de Bahia", a consacré sa vie aux plus nécessiteux de sa ville natale, Salvador de Bahia (nord-est).

Elle entre dans les ordres à l'âge de 19 ans et porte secours aux habitants des quartiers pauvres. En 1949, elle transforme le poulailler de son couvent en un hôpital de fortune.

Au fil des années, le projet prend de l'ampleur au point de se transformer en un important centre hospitalier, aujourd'hui baptisé Œuvres sociales de sœur Dulce (OSID) où 3,5 millions de personnes sont soignées chaque année.

Clin d'œil de l'histoire, à la fin des années 1960, parmi les indigents venant chercher de l'aide auprès de soeur Dulce, se trouve un certain Paolo Coelho. L'écrivain brésilien aujourd'hui mondialement connu avait alors fui la maison de ses parents à Rio de Janiero et se trouvait sans le sou.

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