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Le chinois ZTE demande aux USA de lever les sanctions à son encontre

Le géant chinois des télécoms ZTE a déposé un appel auprès des Etats-Unis pour réclamer la levée d'une sanction lui interdisant d'acheter des composants américains, tandis que Pékin exprimait "ses protestations solennelles" sur ce dossier envenimant les différends commerciaux entre les deux puissances.

ZTE, fer de lance du développement des infrastructures 5G en Chine, a annoncé dimanche avoir déposé une requête auprès du département américain du Commerce pour réclamer une suspension de la sanction, ainsi qu'un supplément d'informations.

De son côté, la Chine a annoncé vendredi avoir transmis ses "protestations solennelles aux Etats-Unis" dans ce dossier, lors de pourparlers commerciaux menés à Pékin par une délégation américaine de haut niveau menée par le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin.

Cette délégation s'est engagée à transmettre les doléances chinoises au président Donald Trump, selon un communiqué du ministère chinois du Commerce.

Après avoir plaidé coupable en 2016 d'avoir réexporté vers l'Iran et la Corée du Nord des équipements achetés aux Etats-Unis, en dépit d'un embargo américain, ZTE est accusé par Washington d'avoir fait de fausses déclarations sur les sanctions censées avoir été ensuite adoptées par l'entreprise contre ses dirigeants.

En conséquence, les Etats-Unis ont décidé mi-avril d'interdire pendant sept ans l'exportation de composants américains destinés à ZTE.

Or, cette décision menace la survie du géant des télécoms, largement dépendant pour sa téléphonie mobile des technologies américaines telles les puces et le système d'exploitation Android.

Pékin, inquiet du sort de l'entreprise qui emploie quelque 80.000 personnes, essentiellement dans le sud du pays, a réagi très vivement à la décision de Washington.

Et les autorités communistes ont fait du dossier l'une de leurs priorité dans les négociations commerciales menées la semaine dernière dans la capitale chinoise.

La sanction intervient par ailleurs alors que la bataille autour des technologies prend une place centrale dans les différends entre Pékin et Washington.

Les Etats-Unis s'alarment des ambitions chinoises de créer des champions nationaux dans le domaine technologique à l'horizon 2025 et dénoncent autant les subventions étatiques massives de Pékin que les transferts de propriété intellectuelle imposés par le régime aux groupes américains.

ZTE a entre un et deux mois de composants en stocks avant que l'interdiction ne commence à affecter son activité, selon la banque d'affaires CICC.

Le groupe pourrait-il trouver des fournisseurs alternatifs en Corée du Sud ou à Taïwan, les deux autres principaux producteurs de semi-conducteurs?

Taïwan, proche allié des Etats-Unis, avait certes annoncé le mois dernier que ses entreprises auraient besoin de permis d'exportation spécifiques pour vendre "des matériaux de haute-technologie stratégiques" à ZTE.

"L'objectif est de vérifier que les produits en question ne sont pas destinés au développement d'armes militaires", a indiqué à l'AFP, sous couvert d'anonymat, un responsable du Bureau taïwanais du Commerce extérieur. Cette prudence est conforme aux sanctions onusiennes visant l'Iran, a-t-il ajouté.

Pour autant, la semaine dernière, le groupe taïwanais de semi-conducteurs, Mediatek, s'est vu octroyer un permis pour exporter des composants destinés à ZTE, a observé ce même responsable taïwanais.

La cotation des titres de ZTE sur les Bourses de Hong Kong et Shenzhen est suspendue depuis la décision américaine.

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