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Le Conseil d'Etat confirme la fermeture de la mosquée de Pantin

Le Conseil d'Etat a confirmé mercredi la fermeture pour six mois de la mosquée de Pantin, ordonnée par le ministère de l'Intérieur qui lui reproche notamment d'avoir relayé une vidéo ayant conduit à l'assassinat de Samuel Paty.

La plus haute juridiction administrative avait été saisie en appel par la Fédération musulmane de Pantin, qui assure la gestion du lieu de culte. Lors de l'audience lundi, son président M'hammed Henniche avait estimé avoir donné des "gages" afin d'obtenir une réouverture plus rapide.

Mais le juge des référés du Conseil d'Etat a estimé "que les propos tenus par les responsables de la Grande mosquée de Pantin et les idées ou théories diffusées en son sein constituent une provocation, en lien avec le risque de commission d’actes de terrorisme, à la violence, à la haine ou à la discrimination" et justifient sa fermeture administrative, selon le communiqué de la Cour.

Le juge reproche en premier lieu la diffusion, le 9 octobre, de la vidéo d'un père d'élève du collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) indigné après un cours sur la liberté d'expression dispensé par Samuel Paty, "ainsi que d'un commentaire mentionnant sur ce même compte l’identité de ce professeur".

Cette vidéo avait été à l'origine de l'engrenage qui a conduit à l'assassinat du professeur d'histoire-géographie, le 16 octobre.

Le juge fait également valoir que l'imam en poste au moment des faits, qui s'est depuis "retiré de ses activités", "a été formé dans un institut fondamentaliste du Yémen", "que ses prêches sont retransmis (...) sur un site internet qui diffuse des fatwas salafistes de cheikhs saoudiens" et "qu’il est impliqué dans la mouvance islamiste radicale d’Ile-de-France".

Autre argument avancé, la mosquée de Pantin "est devenue un lieu de rassemblement pour des individus appartenant à la mouvance islamique radicale dont certains n’habitent pas le département de Seine-Saint-Denis et ont été impliqués dans des projets d’actes terroristes".

Le juge précise toutefois que la fédération pourra "demander la réouverture du lieu de culte lorsqu’elle estimera avoir pris les mesures de nature à prévenir la réitération des dysfonctionnements constatés, notamment par le choix des imams autorisés à officier, l’adoption de mesures de contrôle effectif de la fréquentation de la mosquée et des réseaux sociaux placés sous sa responsabilité".

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