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Le Hezbollah diffuse des "images israéliennes" du site du meurtre d'Hariri

Le Hezbollah libanais a diffusé lundi ce qu'il a présenté comme des images de reconnaissance israéliennes du site de l'assassinat de Rafic Hariri, prises avant le drame, tout en disant ne pas détenir de "preuves concluantes" mettant en cause Israël.

Ces images ont été diffusées à l'occasion d'un discours fleuve de deux heures du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui s'exprimait lors d'une vidéoconférence devant des journalistes et des hommes politiques réunis dans un complexe appartenant au parti chiite dans la banlieue sud de Beyrouth.

M. Nasrallah, qui a de nouveau accusé Israël de ce meurtre, a précisé que les images avaient été prises par un avion de reconnaissance de type MK et "interceptées" par son mouvement. Elles ne sont pas datées et ne présentent pas une marque israélienne claire.

"Quand on prend ce genre d'images, c'est généralement une introduction pour l'exécution d'une opération", a estimé le chef du puissant mouvement armé.

Les images montrent, entre autres, les routes proches du Parlement au centre-ville de Beyrouth, de la résidence de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri ainsi que celle longeant le front de mer, près duquel ce dernier a été assassiné le 14 février 2005 dans un attentat à la camionnette piégée.

M. Nasrallah a dit qu'il ne s'agissait pas de preuves "concluantes" sur une implication d'Israël dans le meurtre, mais que ces "données" pouvaient servir à parvenir à la vérité sur ce meurtre.

Lors du discours, il a présenté pêle-mêle des "images israéliennes" sur une embuscade tendue par le Hezbollah à un commando israélien au Liban sud en 1997 dans laquelle 12 soldats ont péri, ainsi qu'un "aperçu" d'"espions" libanais d'Israël arrêtés depuis 2009, sans établir de lien direct avec l'assassinat de Hariri.

Il a accusé Israël d'avoir tenté d'impliquer le Hezbollah dans ce meurtre, et a diffusé une vidéo "datée" de 1996 où un "agent israélien" reconnaît avoir dit au personnel de sécurité de Rafic Hariri que le Hezbollah "préparait son assassinat".

M. Nasrallah a redit ne pas avoir confiance dans le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), chargé d'identifier et de punir les assassins de Rafic Hariri, devenu au moment de son meurtre un opposant à l'hégémonie de Damas au Liban.

"Nous ne faisons pas confiance à ce tribunal (...) mais nous sommes prêts à donner ces éléments au gouvernement libanais qui décidera" s'il les donnera au TSL ou pas, a-t-il souligné. "Si le TSL les ignore, cela prouvera qu'il est politisé".

Le 3 août, M. Nasrallah a accusé Israël explicitement pour la première fois d'avoir assassiné Rafic Hariri.

Le 22 juillet, il a annoncé s'attendre à ce que le TSL accuse des membres de son parti d'implication dans ce meurtre dans un acte d'accusation attendu fin 2010.

M. Nasrallah a refusé de préciser comment il réagirait le cas échéant.

La Syrie, une alliée du Hezbollah qui avait été montrée du doigt dans l'assassinat, a démenti toute implication. Les deux premiers rapports de la commission d'enquête de l'ONU avaient conclu à des "preuves convergentes" mettant en cause les renseignements syriens et libanais.

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