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Le nouvel accord de libre échange nord-américain signé mardi à Mexico

Le nouvel accord de libre-échange entre les États-Unis, le Mexique et le Canada sera signé mardi à Mexico après une année de négociations entre les trois pays, a annoncé le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador.

Cette version finale de l'accord, qui contient des amendements discutés par les trois pays, modernise le traité de l'Alena signé par Bill Clinton il y a 25 ans et qui a lié entre elles les trois économies d'Amérique du Nord.

La signature aura lieu lors d'une réunion entre les principaux négociateurs prévue à 12h00 locales (18h00 GMT) et présidée par le président mexicain, selon le ministre des Affaires étrangères mexicain Marcelo Ebrard.

"Nous devons encore attendre quelques heures mais il y a déjà un accord préalable entre les gouvernements (...) Il sera signé aujourd'hui par les exécutifs, les négociateurs des trois pays", a déclaré à la presse M. Lopez Obrador.

L'Alena avait créé une vaste zone de commerce regroupant quelque 500 millions d'habitants et contribué à la croissance économique et à la hausse du niveau de vie de la population des trois pays membres.

Le nouvel accord, ou AEUMC, avait déjà été signé dans sa version initiale par les trois pays fin novembre 2018. Seul le parlement mexicain l'a pour le moment ratifié.

Le principal syndicat américain, AFL-CIO, a annoncé mardi qu'il validait les amendements apportés à l'accord.

"Pour la première fois, il y aura vraiment des réglementations du travail pouvant être mises en oeuvre", a indiqué son président Richard Trumka, soulignant que l'accord comprendrait "un processus qui permettra d'inspecter les usines et les installations qui ne respectent pas leurs obligations".

"Cet accord commercial est (...) infiniment meilleur que ce qui avait été initialement proposé par l'administration" Trump, a elle aussi estimé la chef de file des démocrates au Congrès des États-Unis, Nancy Pelosi.

Les démocrates, qui ont la majorité à la Chambre des représentants, exigeaient que le texte signé l'an passé soit modifié pour s'assurer que les nouvelles législations du travail au Mexique soient bien appliquées avant de le ratifier.

La vice-première ministre du Canada, Chrystia Freeland, se trouve déjà au Mexique depuis lundi, a confirmé sa porte-parole à l'AFP.

Le quotidien américain The Washington Post a de son côté fait savoir que le représentant américain au commerce (USTR), Robert Lighthizer, ainsi que le gendre et conseiller du président Donald Trump, Jared Kushner, sont également présents au Mexique.

Lundi soir, les services de l'USTR, interrogés par l'AFP, n'avaient pas confirmé ce déplacement.

Du côté du Canada, le premier ministre Justin Trudeau a indiqué s'être entretenu lundi avec Donald Trump sur les progrès réalisés en vue de la ratification de l'accord.

Le président américain avait dénoncé l'Aléna peu après son arrivée à la Maison Blanche, après l'avoir vilipendé pendant toute sa campagne.

Il accusait l'accord de nuire aux États-Unis et d'être à l'origine de la destruction de milliers d'emplois, en particulier dans le secteur manufacturier.

Aux États-Unis, les démocrates ont bloqué la ratification, sous l'impulsion des syndicats.

Ils craignaient que rien ne permette de vérifier l'application du texte, en particulier la hausse des salaires horaires des travailleurs mexicains du secteur automobile. Cette augmentation doit permettre d'atténuer la concurrence entre les travailleurs des trois pays.

L'AEUMC prévoit aussi pour le secteur automobile un changement important des règles dites d'origine, incitant à se fournir davantage en matériaux et composants de fabrication américaine.

Le Mexique avait indiqué dimanche que les amendements qu'il souhaitait portaient sur l'acier et l'aluminium. Les termes de l'AEUMC imposaient à Mexico de s'approvisionner en acier – nécessaire à son industrie automobile – à 70% en Amérique du Nord. Or, Mexico se fournit également beaucoup au Brésil, au Japon et en Allemagne.

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