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Le Pakistan amende sa législation en vue d'agir contre les suspects des attaques de Bombay

Le Pakistan a discrètement amendé sa législation pour rendre hors la loi les individus considérés comme terroristes par l'ONU, une manoeuvre qui devrait lui permettre d'agir à l'encontre des suspects des attaques de Bombay de 2008 résidant sur son territoire.

Le président Mamnoon Hussain a décidé vendredi du changement, qui a été publié par le ministère de la Justice lundi dans un texte très obscur.

Cet amendement signifie que "tous les individus et entités listés par les Nations unies" sont aussi sous le coup de la loi pakistanaise, a déclaré à l'AFP un cadre du gouvernement, qui n'a pas souhaité expliquer ce que ce changement aurait comme conséquences.

L'évolution législative intervient alors que Washington fait pression sur Islamabad après la libération en novembre d'Hafiz Saeed, l'un des responsables présumés des attentats de Bombay en 2008, qui était assigné à résidence depuis près d'un an.

Bien que la justice pakistanaise ait indiqué n'avoir "pas de preuves soutenant l'accusation" et qu'Islamabad nie formellement héberger des insurgés sur son sol, la Maison blanche a considéré que cette libération "contredit les affirmations du Pakistan qu'il ne fournira pas des sanctuaires aux terroristes".

Selon l'analyste Amir Rana, la décision pakistanaise pourrait avoir un lien avec une rencontre dimanche à Paris du Gafi, le Groupe d'action financière, un organisme intergouvernemental dont le Pakistan est membre, qui combat le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.

Islamabad craint d'être placé parmi les pays en infraction, ont indiqué des observateurs.

En 2012, les Etats-Unis ont offert une récompense de 10 millions de dollars pour toute information conduisant à l'arrestation ou à la condamnation d'Hafiz Saeed, qui est aussi l'un des hommes les plus recherchés par New Delhi.

Hafiz Saeed dirige le groupe extrémiste Jamaat-ud-Dawa (JuD), classé comme organisation terroriste par l'ONU et qui est considéré par New Delhi comme une vitrine du Lashkar-e-Taiba (LeT), accusé d'être derrière les attentats de Bombay.

Le JuD, qui d'après l'ONU aurait des liens avec Al-Qaïda et les talibans, est populaire au Pakistan pour ses levées de fonds à des fins humanitaires après des catastrophes naturelles. Aucun de ses responsables n'a pu être joint pour commentaire.

Les attentats de Bombay ont fait 166 morts en 2008, dont six Américains. Pendant trois jours, des commandos indiens avaient combattu pour reprendre le contrôle de différents points de la ville aux assaillants.

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