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Grosse frayeur au Maroc lors de la visite du pape: un individu se rue sur la voiture du Roi

Le pape François est arrivé au Maroc ce samedi. Une visite de deux jours dans ce pays musulman où il est venu défendre "la liberté de conscience", dit-il. Le droit pour chacun de vivre selon ses propres convictions religieuses. La journée a été marquée par une grosse frayeur quand un individu a traversé le cortège et a tenté de rejoindre la voiture du roi du Maroc Mohammed VI. L'homme a été rapidement maîtrisé par les forces de sécurité.

Bâtiments repeints, rues pavoisées, pelouses manucurées, forces de l'ordre renforcées... tout a été fait pour recevoir le pape François en grande pompe à Rabat au Maroc, capitale de ce pays à 99% musulman. Avant d'arriver sous les applaudissements sur une grande esplanade bordée par une mosquée et par un mausolée, pour prononcer leurs discours, le pape François et le Roi du Maroc Mohammed VI ont parcouru plusieurs kilomètres en cortèges parfaitement parallèles. Le pape en papamobile, protégé de la pluie, le roi sous la capuche de sa jellaba jaune clair debout dans une limousine décapotable. Un adolescent de 17 ans qui voulait solliciter l'aide du roi a été arrêté pour avoir tenté de se jeter sur la voiture du souverain, a indiqué la police.

Face au radicalisme, l'éducation

Dans son discours sur l'esplanade aux côtés du pape, le souverain marocain, 55 ans, a souligné que "les radicalismes, qu'ils soient ou non religieux, reposent sur la non-connaissance de l'autre, l'ignorance de l'autre, l'ignorance tout court", appelant à lutter contre le radicalisme par "l'éducation". "Ce que tous les terroristes ont en commun n'est pas la religion, c'est précisément l'ignorance de la religion. Il est temps que la religion ne soit plus un alibi pour ces ignorants, pour cette ignorance, pour cette intolérance", a-t-il ajouté. Selon les autorités marocaines, 12.000 personnes étaient présentes sur l'Esplanade, mais la cérémonie d'accueil a été suivie par 130.000 personnes sur écrans géants à plusieurs endroits de Rabat. La visite du pape "montre que nous vivons tous ensemble, que le mélange des cultures et des religions est possible", a affirmé à l'AFP Lawson Pascal, un Ivoirien de 23 ans, venu de Casablanca (ouest) à Rabat pour assister au discours de François. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre de la tolérance religieuse et du vivre-ensemble", déclare à l'AFP El Houssein Mechouahi, 29 ans, président d'une association culturelle à Taza (nord).

"Des voix s'élèvent"

Après un tête-à-tête au palais royal, Mohammed VI et le pape se sont rendus à l'Institut de formation des imams qui accueille Marocains et étrangers d'une dizaine de pays, dont la France. Ils sont 1.300 étudiants, hommes et femmes, à suivre des cursus de deux ou trois ans dans cet établissement, fer de lance de "l'islam modéré" prôné par le roi. A l'Institut, le roi et le pape ont écouté les témoignages d'étudiants, dont Abouakar Midouche, 25 ans, qui a décidé de devenir imam après les attentats à Paris en 2015. "J'ai pris conscience qu'il fallait que des voix s'élèvent et que des hommes s'engagent contre cette idéologie de la mort", explique-t-il. Un concert de musiques puisées dans le répertoire des trois religions monothéistes, était également prévu.

Au Maroc, où l'islam est la religion d'État, les autorités aiment souligner la "tolérance religieuse" qui permet aux chrétiens étrangers et aux juifs d'exercer librement leur religion. Reste que pour les Marocains, considérés automatiquement comme musulmans quand ils n'appartiennent pas à la communauté juive, l'apostasie est désapprouvée par la société et le prosélytisme condamné par la loi.




Si le renoncement à l'islam n'est pas explicitement mentionné dans le code pénal, ceux qui sont soupçonnés d'"ébranler la foi d'un musulman ou de le convertir à une autre religion" peuvent être poursuivis. Longtemps dans l'ombre, la petite minorité des convertis plaide ouvertement depuis 2017 pour vivre sa foi "sans persécution" et "sans discrimination".

En fin de journée, François devait rencontrer des migrants dans un local de l'organisation catholique humanitaire Caritas.

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