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Le point sur les tensions autour de la Syrie: Trump réfléchit, Macron dit avoir des "preuves", Poutine prévient

Le président américain Donald Trump multipliait jeudi les consultations pour organiser la riposte sur le dossier syrien et prendre une décision sur de possibles frappes aériennes après l'attaque chimique présumée dans l'enclave rebelle de Douma.

Tout en restant évasif sur le calendrier, son homologue français Emmanuel Macron a assuré de son côté avoir "la preuve" de l'implication du régime de Bachar al-Assad dans cette attaque meurtrière, qui a suscité une vague d'indignation à travers le monde.

"Nous examinons la situation de très près. Nous devons prendre des décisions, elles seront prises sous peu", a déclaré M. Trump depuis la Maison Blanche tandis que le chef du Pentagone, Jim Mattis, dénonçait le recours "tout simplement inexcusable" aux armes chimiques.


L'Occident menace de frapper la Syrie

Un an après la première opération militaire américaine contre le régime syrien, en réponse déjà, à une attaque chimique présumée, les Occidentaux menacent de frapper le régime de Damas, qui dément toute responsabilité.

La perspective d'une action militaire des Etats-Unis, soutenus par la France et probablement le Royaume-Uni, s'inscrit dans un contexte de vives tensions avec la Russie. Les relations ont déjà été passablement dégradées par l'affaire de l'ex-espion Sergueï Skripal empoisonné en Angleterre.

Personne n'a donné le droit aux dirigeants occidentaux de s'attribuer le rôle de gendarmes du monde

La Russie, l'un des plus fidèles soutiens du régime de Bachar al-Assad, a appelé les Occidentaux à "réfléchir sérieusement" aux conséquences de leurs actes tout en assurant ne pas vouloir d'"escalade". "Personne n'a donné le droit aux dirigeants occidentaux de s'attribuer le rôle de gendarmes du monde, à la fois d'enquêteur, de procureur, de juge et de bourreau", a lancé la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.


Les réactions des dirigeants européens

Au moment où les discussions entre alliés s'intensifient, la Première ministre britannique Theresa May a convoqué pour jeudi une réunion d'urgence de son gouvernement.

La chancelière allemande Angela Merkel a jugé "évident" que le régime syrien disposait encore d'un arsenal chimique, tout en soulignant que Berlin ne participerait pas à des actions militaires contre Damas.

"Nous aurons des décisions à prendre en temps voulu, quand nous le jugerons le plus utile et le plus efficace", a déclaré M. Macron, qui a indiqué être en contact quotidien avec le locataire de la Maison Blanche. Restant ferme dans ses accusations, il a assuré avoir "la preuve" que des armes chimiques ont été utilisées, "au moins du chlore". Il faut "enlever les moyens d'intervention chimiques au régime", a-t-il martelé.


Des experts se rendent en Syrie

L'Organisation internationale sur les armes chimiques (OIAC), qui doit se réunir lundi, a annoncé que ses experts étaient en route pour la Syrie et commenceraient leur travail samedi.

Le Kremlin a pour sa part assuré que la ligne spéciale entre militaires russes et américains au sujet de leurs opérations en Syrie, destinée à éviter les incidents, était encore "dans un état actif et utilisée des deux côtés".

"Toute action ne contribuera qu'à déstabiliser davantage la région", a averti de son côté le président syrien Bachar al-Assad.

Après un triple vote mardi à l'ONU sans aucun résultat, son secrétaire général, Antonio Guterres, a exhorté mercredi les cinq membres permanents du Conseil de sécurité "à éviter une situation hors contrôle" en Syrie, réaffirmant sa "grande inquiétude face à l'impasse actuelle".

La Suède a mis jeudi sur la table du Conseil de sécurité un projet de résolution portant sur l'envoi d'une mission de l'ONU en Syrie pour en retirer les armes chimiques "une bonne fois pour toutes", selon le texte obtenu par l'AFP. Cette proposition est survenue avant la tenue d'une réunion à huis clos du Conseil de sécurité consacrée à une éventuelle action militaire contre la Syrie

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est dit préoccupé par le "bras de fer" engagé par certaines puissances étrangères, tandis que les éléments d'une riposte coordonnée entre Occidentaux se mettaient en place.


Des dizaines de morts, peut-être tués par des substances chimiques

Selon les Casques blancs et l'ONG médicale Syrian American Medical Society, plus de 40 personnes ont été tuées à Douma, dernier bastion rebelle dans la Ghouta orientale, tandis que plus de 500 blessés ont été soignés notamment pour des "difficultés respiratoires".

L'armée russe, qui intervient depuis septembre 2015 en soutien aux forces gouvernementales, a en outre annoncé jeudi que le drapeau du gouvernement syrien flottait sur la ville de Douma, marquant la reprise par le régime du contrôle de "la totalité de la Ghouta orientale".

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