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Le principal docteur australien traitant les réfugiés sur l'île de Nauru va être déporté

(Belga) Nicole Montana, la principale docteure soignant les réfugiés placés en détention par l'Australie sur l'île Nauru, a été arrêtée mardi par les autorités de ce micro Etat du Pacifique et va être expulsée, selon le média public australien ABC. Il s'agit du second médecin déporté en un mois alors que l'ONG Médecins Sans Frontières a aussi été expulsé de l'île.

Mme Montana était employée par l'opérateur sanitaire IHMS, sous-traitant du gouvernement australien à Nauru. Les raisons de son arrestation et de son expulsion sont encore obscures, mais une source a indiqué à ABC que les autorités de Nauru suspectent la médecin de faire fuiter des informations sur l'état de santé des réfugiés maintenus en détention. Cette source a aussi indiqué que le gouvernement de Nauru était de plus en plus "paranoïaque" alors qu'il est peu probable que la responsable médicale ait fait parvenir des informations à la presse ou à des défenseurs de la cause des migrants. Les relations entre le personnel médical en poste à Nauru et les autorités locales se sont déteriorées au cours des derniers mois, à mesure que des informations alarmantes sur l'état de santé des réfugiés percaient. Le mois passé, le prédécesseur de Mme Montana, Dr Christopher Jones, a aussi été déporté après un désaccord sur les transferts de réfugiés. Début octobre, Nauru a interdit à l'ONG Médecins Sans Frontières de continuer à offrir des soins de santé mentale aux réfugiés et à la population locale. 6.000 médecins australiens ont appelé lundi le gouvernement de leur pays à libérer les enfants réfugiés de Nauru, arguant que leur détention les traumatisait. Actuellement, 900 personnes sont maintenus sur l'île du Pacifique dont 80 mineurs. Depuis 2013, Canberra, refoule systématiquement en mer tous les bateaux de clandestins arguant dissuader les traversées par bateau dangereuses. Les personnes interceptées sont placées en centre de détention dans des îles reculées du Pacifique de manière indéfinie, le temps que leur demande d'asile soit traitée, mais sans espoir toutefois de pouvoir migrer en Australie. Les observateurs internationaux dénoncent régulièrement ce système et les ravages psychologiques qu'il occasionne pour les réfugiés. (Belga)

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