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Le roi saoudien appelle l'Iran à renoncer à son "idéologie expansionniste"

Le roi Salmane d'Arabie saoudite a appelé mercredi l'Iran, grand rival régional de Ryad, à renoncer à son "idéologie expansionniste et destructrice".

"Nous espérons que le régime iranien choisisse la voie de la raison et réalise que le seul moyen d'inverser la position internationale qui rejette ses pratiques, est l'abandon de son idéologie expansionniste et destructrice qui nuit à son propre peuple", a-t-il dit.

L'Arabie saoudite, grand allié des Etats-Unis, et l'Iran, ennemi de Washington, entretiennent des relations très tendues qui ont nourri ces derniers mois des craintes d'une escalade dans le Golfe.

Depuis 2015, le royaume mène une coalition militaire au Yémen pour contrer l'offensive des rebelles Houthis, soutenus par l'Iran, qui ont pris le contrôle de la capitale Sanaa. Les organisations humanitaires estiment que cette guerre a fait des dizaines de milliers de morts, la plupart des civils.

Le 14 septembre, une attaque de drone revendiquée par les rebelles yéménites, soutenus par Téhéran, a visé deux installations majeures du géant pétrolier Aramco, réduisant temporairement de moitié la production de pétrole du royaume.

Saoudiens et Américains ont accusé Téhéran, qui a démenti.

"Le royaume a souffert de la politique et des pratiques du régime iranien et de ses mandataires", a déclaré le roi Salmane lors d'un discours devant le Conseil de la choura, selon un tweet du ministère saoudien des Affaires étrangères.

"Le royaume ne cherche pas la guerre", a-t-il réitéré, avant d'assurer qu'il était néanmoins "prêt à défendre avec la plus grande fermeté son peuple contre toute agression".

Il a également souligné qu'il espérait que le récent accord négocié par les Saoudiens entre le gouvernement yéménite et les séparatistes du Sud "ouvrirait la porte à des pourparlers de paix plus larges" afin de mettre fin au conflit dans le pays voisin.

De son côté, le ministère saoudien des Affaires étrangères a salué la décision des États-Unis de mettre fin, le 15 décembre prochain, à une dérogation qui permettait à l'usine nucléaire iranienne de Fordo de fonctionner malgré les sanctions américaines.

L'Iran a en effet relancé début novembre des activités d'enrichissement d'uranium dans son usine souterraine longtemps tenue secrète, située à environ 180 km au sud de Téhéran, dans le cadre de son désengagement progressif de l'accord sur le nucléaire iranien.

Ryad soutient la pression de l'administration de Donald Trump sur l'Iran, soumis à des sanctions américaines.

Le retrait unilatéral des Etats-Unis en 2018 de l'accord international sur le nucléaire iranien et le rétablissement consécutif de lourdes sanctions ont accentué la grave récession qui frappe le pays.

L'Iran est secoué depuis vendredi par des manifestations à la suite de l'annonce d'une réforme des subventions de l'essence, censée bénéficier aux ménages les moins favorisés mais s'accompagnant d'une très forte hausse du prix à la pompe.

Les autorités ont confirmé la mort de cinq personnes, quatre membres des forces de l'ordre et un civil, mais le Haut Commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU a dit craindre que "des dizaines" de personnes aient perdu la vie et l'ONG Amnesty International a estimé qu'"au moins 106 manifestants" auraient été tués.

Dans son discours, le roi n'a toutefois pas fait mention d'un boycott de deux ans du Qatar voisin par Ryad. Ni commenté la décision de Washington de ne plus considérer comme illégales les colonies israéliennes en Cisjordanie, territoire occupé par Israël.

Cependant, le ministère des Affaires étrangères a complètement rejeté la position de Washington, dans un communiqué publié mercredi et rapporté l'agence de presse officielle saoudienne.

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