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Le rouge à lèvres, nouveau symbole de résistance au Nicaragua: une Belge fait partie des opposants emprisonnés

Les opposantes au président nicaraguayen Daniel Ortega ont choisi le rouge à lèvres comme instrument de protestation et ont lancé sur les réseaux sociaux le slogan #soypicorojo (j'ai le bec --les lèvres-- rouge) pour réclamer la libération des quelque 500 opposants emprisonnés, selon le décompte d'organisations de défense des droits de l'homme. La Belge Amaya Eva Coppens fait toujours partie des opposants incarcérés.

L'idée a été lancée lorsque la sociologue, journaliste et militante féministe Marlen Chow a été arrêtée dimanche dernier: elle s'était maquillée soigneusement et avait ensuite passé son bâton de rouge à lèvres à ses codétenues en les encourageant à se faire belles pour l'interrogatoire. "Je suis membre de l'Association des Femmes au Bec Rouge", a-t-elle ensuite répondu ironiquement aux policiers qui lui demandaient à quelle organisation elle appartenait.

La réponse a un peu "déstabilisé" ses interrogateurs, a raconté ensuite l'ancienne militante contre la dictature d'Anastasio Somoza, dans les années 1970. Aujourd'hui âgée de 70 ans, elle figurait parmi les 38 personnes arrêtées dimanche pour empêcher une manifestation de l'opposition au président Ortega.


"Qu'est-ce qu'ils pouvaient bien nous faire pour ça ?"

Les policiers ont ainsi été confrontés à toutes ces opposantes aux lèvres soigneusement maquillées : "qu'est-ce qu'ils pouvaient bien nous faire pour ça ?", a commenté avec amusement la vieille militante, libérée dès dimanche avec sept autres co-détenues. Les trente autres personnes arrêtées dimanche ont été libérées lundi soir après un concert de protestations internationales.

L'anecdote a fait florès sur les réseaux sociaux, inondés par des photos de femmes, et même d'hommes, exhibant des lèvres ardentes en signe de ralliement des opposants au régime. L'étudiante belgo-nicaraguayenne Amaya Eva Coppens, 23 ans, est incarcérée depuis le 10 septembre dernier à Leon (nord-ouest du Nicaragua) après des actions de protestation contre le régime de Daniel Ortega. L'organisation de défense des droits humains Amnesty International réclame la libération de cette dirigeante du Mouvement étudiant du 19-Avril, formé lors des manifestations contre le gouvernement de Daniel Ortega.

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