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Le Sri Lanka abolit puis restaure une loi qui interdit aux femmes d'acheter de l'alcool

Le président du Sri Lanka a réimposé dimanche une loi interdisant aux femmes d'acheter de l'alcool, quelques jours après son abolition.

Le président Maithripala Sirisenaa a indiqué qu'il avait ordonné au ministre des Finances Mangala Samaraweera de révoquer sa décision prise mercredi d'abolir la loi de 1979 qui interdit la vente de toute boisson alcoolisée aux femmes sur l'île de 21 millions d'habitants.

"A partir de demain (lundi), la décision du ministre sera abolie", a déclaré la présidence dans un communiqué, assurant, sans fournir d'explications, que le statut quo serait restauré.

Le porte-parole du ministère des Finances Ali Hassen avait auparavant déclaré que cette loi, en vigueur depuis 39 ans, avait été abolie dans le cadre d'une lutte plus large contre le sexisme dans les textes de loi.

"L'idée est de restaurer la neutralité entre les sexes", avait-il commenté.

La décision prise par le ministre des Finances autorisait également les femmes à travailler dans des établissements où l'on fabrique ou vend de l'alcool, notamment dans les bars. Mais le communiqué publié dimanche par la présidence ne dit pas clairement si cette décision autorisant les femmes à travailler dans les établissements vendant de l'alcool a elle aussi été abolie.

Il est toujours interdit de vendre de l'alcool à des membres de la police ou des forces armées en fonction, a ajouté M. Hassen.

Dans son budget de novembre, le Sri Lanka a décidé une augmentation des taxes déjà très élevées sur les alcools forts, mais a considérablement diminué les prix du vin et de la bière.

Selon d'autres mesures prises récemment par le ministre des Finances Mangala Samaraweera, les pubs et les bars devaient pouvoir désormais rester ouverts plus tard. Mais la présidence a souligné qu'elle réduisait le temps d'ouverture des bars.

L'origine de l'interdiction faite aux femmes d'acheter de l'alcool est incertaine mais un représentant du ministère des Finances a déclaré qu'elle pouvait avoir été pensée à l'époque pour apaiser les représentants bouddhistes conservateurs.

L'assouplissement des lois sur l'alcool a provoqué des réactions hostiles dans certains pans de la société, dans ce pays majoritairement bouddhiste.

Le Mouvement national pour la protection des droits du consommateur a accusé le ministre des Finances d'encourager la consommation d'alcool, et a exhorté le président Maithripala Sirisena à intervenir pour maintenir les restrictions.

M. Samaraweera avait déclaré que les restrictions faites aux fabricants homologués de spiritueux ne faisaient qu'encourager le marché noir et privaient l'Etat de précieuses recettes.

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