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Le Vatican appelle Pékin à ne pas réprimer l'Eglise clandestine chinoise

Le Vatican a publié vendredi des recommandations aux catholiques chinois sur les modalités d'adhésion à l'Eglise officielle, en insistant sur la nécessité de ne pas imposer de pressions à ceux qui choisiraient de rester dans l'Eglise clandestine.

Le document invite les fidèles chinois à adhérer à l'Association patriotique catholique de Chine, l'Eglise officielle, comme la loi les y oblige, mais leur laisse la liberté de refuser au nom de la liberté de conscience.

Il suggère aux évêques de demander, lors de leur adhésion, l'ajout d'une phrase affirmant l'indépendance et l'autonomie de l'Eglise, en Chine comme partout dans le monde. Si cet ajout écrit n'est pas autorisé, l'évêque ou le prêtre peut émettre cette précision oralement, si possible en présence d'un témoin.

"Dans le même temps, le Saint-Siège comprend et respecte le choix de ceux qui, en conscience, décident qu'ils ne sont pas en mesure d'adhérer dans les conditions actuelles", ajoute le document, qui apparaît ainsi comme un soutien à l'Eglise clandestine.

D'autant qu'il s'accompagne d'une critique claire: "Le Vatican demande qu'aucune pression ou intimidation ne soit appliquée aux communautés catholiques +non-officielles+, comme cela a malheureusement eu lieu".

C'est une approche qui se veut "réaliste", loin de toute "naïveté", a expliqué Andrea Tornielli, directeur éditorial du "ministère" pour la communication du Saint-Siège, dans un communiqué.

"Le Vatican est parfaitement conscient des limites et des pressions imposées à de nombreux catholiques chinois mais veut montrer que nous pouvons voir au-delà et aller de l'avant sans compromettre les principes fondamentaux", a-t-il écrit.

Après la rupture entre la Chine et le Vatican dans les années 1950, les quelque 10 millions de catholiques chinois sont divisés entre une Eglise officielle, contrôlée par Pékin, et une Eglise clandestine.

Aux termes d'un accord annoncé en septembre, le pape François a accepté de reconnaître la nomination de sept évêques désignés sans son accord par le gouvernement chinois.

La question des évêques reconnus par Rome mais pas par Pékin n'a pas été réglée.

Selon des fidèles, la répression engagée contre l'Eglise clandestine n'a pas diminué depuis ce rapprochement, alors que le régime du président Xi Jinping semble accroître sa surveillance de l'ensemble des cultes.

Des églises ont été détruites, des croix enlevées des clochers, des crèches religieuses fermées. Et des membres du clergé clandestin sont fréquemment placés en détention. Ainsi en novembre, un évêque de l'Eglise clandestine a disparu pour la 4e fois, laissant craindre une nouvelle interpellation.

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