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L'homme qui a foncé sur une pizzeria présente de "graves troubles" psychologiques

Les "graves troubles" et propos "incohérents" du conducteur ayant foncé lundi soir sur une pizzeria à Sept-Sorts, faisant un mort et 12 blessés, ne permettaient pas mardi de cerner le mobile de son acte, qui a plongé ce village de Seine-et-Marne dans un "drame absolu".

"Les auditions s'avèrent très compliquées, floues. L'intéressé tient des propos incohérents", a déclaré le procureur adjoint de Meaux, Eric de Valroger. Il a répété qu'un mobile terroriste est "totalement écarté", une question qui s'était d'emblée posée moins d'une semaine après l'attaque à la voiture-bélier contre des militaires à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine).

Lundi peu après 20H00 dans le village de Sept-Sorts, près de La Ferté-sous-Jouarre, cet homme de 32 ans est sorti de la route sur laquelle il roulait dans sa BMW pour foncer sur la terrasse d'une pizzeria et s'encastrer dans le restaurant, tuant une adolescente de 12 ans.

Parmi les cinq victimes initialement déclarées en état d'urgence absolue - dont le petit frère de trois ans de la jeune fille -, l'une d'entre elles, une femme de 44 ans, a encore son pronostic vital engagé, a indiqué le procureur adjoint lors d'un point presse à Meaux. Sept autres personnes se trouvent en état d'urgence relative et 25 ont été "impactées" psychologiquement.

Alors que le conducteur avait dans un premier temps confié avoir pris "une quantité importante" de médicaments dimanche car il "envisageait de se suicider", il s'est décrit comme "hors contrôle" au moment des faits et s'est montré "très confus quant au mobile", a poursuivi Eric de Valroger.

Ce vigile, en arrêt après un accident de travail et dans un "véritable délire de persécution", se pensait "suivi", a-t-il ajouté. Dominique Laurens, la procureure de Meaux, avait auparavant fait état de "graves troubles sur le plan psychologique".

Un dépistage urinaire aux stupéfiants, qui doit être confirmé par une analyse sanguine, s'est révélé "positif" chez le suspect, qui s'est déclaré "très gros consommateur de produits stupéfiants", selon le procureur adjoint.

Le test d'alcoolémie auquel a été soumis cet homme, condamné en 2010 pour conduite en état alcoolique, s'est en revanche révélé négatif.

Les qualifications de "meurtre aggravé" et de "tentative de meurtre aggravé" ont notamment été retenues contre le conducteur, qui doit être présenté mercredi devant un juge d'instruction.

- Bouquets et peluches -

Des enquêteurs se sont affairés mardi derrière la bâche noire installée devant la pizzeria située dans une zone commerciale entourée de champs.

Des bouquets et des peluches ont été déposés devant un grillage rouillé bordant le périmètre de sécurité.

Pour cette commune de 491 habitants, "c'est un drame absolu", a lâché Alain Lecomte, premier adjoint au maire. "Nous sommes sous le choc".

Le maire François Arnoult a indiqué avoir, "comme tout le monde", "d'abord pensé à un attentat terroriste".

Le conducteur, chez qui a été menée une perquisition à La Ferté-sous-Jouarre, est inconnu des services de renseignements, selon le ministère de l'Intérieur.

Le jeune homme "avait beaucoup de diplômes mais ne parvenait pas à trouver du boulot. Dernièrement, il avait travaillé dans le gardiennage", a raconté une voisine, Elise Brunet, dont les enfants sont amis avec lui.

"Ce soir, je pense aux victimes et à leurs proches. Merci aux gendarmes et aux secours pour leur mobilisation.", avait tweeté lundi le président Emmanuel Macron.

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a fait part de ses condoléances, auxquelles "s'associent" le chef de l'Etat et le Premier ministre Edouard Philippe.

Les faits ont eu d'autant plus de retentissement qu'ils sont intervenus dans un contexte de menace terroriste élevée.

La dernière attaque, sur laquelle enquête le parquet antiterroriste, remonte au 9 août: un homme de 36 ans, Hamou B., avait renversé à bord de son véhicule six soldats de l'opération Sentinelle à Levallois-Perret.

Blessé par balle lors de son interpellation dans le Pas-de-Calais, cet homme, inconnu des services de renseignements, était toujours hospitalisé en début de semaine.

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