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Les Australiens renouvellent leur parlement, inquiétés par la question climatique

(Belga) Les Australiens se rendent samedi à l'isoloir pour des élections législatives qui trancheront le duel entre l'opposition travailliste et la coalition de centre-droit au pouvoir. L'ancien leader syndical Bill Shorten, avec une campagne labellisée "égalité pour tous", est en bonne voie pour remplacer le Premier ministre sortant, le conservateur Scott Morrison, candidat à sa réélection. Tous deux sont toutefois restés très réservés sur la question climatique, qui s'est imposée comme un enjeu majeur pour les plus de 16 millions d'électeurs.

Bien que les Australiens votent pour répartir les 151 sièges de la chambre des représentants, la campagne électorale s'est déclinée en un affrontement entre les leaders des deux formations principales, le travailliste Bill Shorten (52) visant à évincer le Premier ministre conservateur Scott Morrison (51), chrétien évangélique à la tête d'une coalition minoritaire de centre-droit. Les travaillistes du Labor semblent disposer d'une légère mais stable avance, étant crédités de 51,5% des voix jeudi dans un sondage "Essential Poll", contre 48,5% pour le coalition. Les Verts, qui constituent la troisième force politique, restent marginaux dans la campagne et peuvent au mieux espérer doubler l'unique siège dont ils disposent actuellement. Pourtant, la question du changement climatique a fait une entrée fracassante dans le débat électoral australien, à la faveur d'une soudaine prise de conscience après l'inaction des précédents gouvernements et la récurrence de phénomènes météorologiques extrêmes, dont des pics de chaleur, incendies et inondations. Un récent sondage réalisé par l'institut Lowy indique que 61% des électeurs souhaitent que la question climatique soit traitée par le prochain gouvernement. Toutefois, les promesses de campagne des candidats conservateurs et travaillistes restent timides à cet égard. Le Premier ministre Scott Morrison a affirmé que l'Australie respecterait ses engagements pris dans le cadre de l'accord de Paris sur le climat, mais "pas s'ils mettent en péril l'avenir économique de nos enfants". Les travaillistes se sont engagés sur une part de renouvelables de 50% dans le mix énergétique à l'horizon 2030. Mais aucune des deux formations n'ose vraiment aborder la problématique du charbon, précieuse source d'énergie, d'emplois et de revenus d'exportation, qui propulse également le pays parmi les plus pollueurs de la planète. La campagne a dès lors été chahutée par la mobilisation des jeunes, du secteur associatif et académique, exigeant que l'urgence climatique soit la priorité du prochain gouvernement quel que soit le vainqueur des urnes. Elle a été émaillée par le jet d'un œuf à la tête du Premier ministre par une militante écologiste, des marches étudiantes en faveur du climat, et l'acrobatie de grimpeurs de Greenpeace sur le pont de Sydney. Voter est obligatoire en Australie, mais ce devoir citoyen ne suscite guère de passion parmi les 16 millions d'électeurs, qui y voient surtout l'occasion de partager un traditionnel pain saucisse servi à la sortie de l'isoloir. Le scrutin porte aussi sur la moitié des sièges du Sénat. Les derniers bureaux fermeront à 12h00 HB samedi. (Belga)

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