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Les Éthiopiens célèbrent l'épiphanie orthodoxe

Sous un soleil ardent, un cortège transportant une réplique de l'arche d'Alliance a défilé jeudi soir sur des tapis rouges à travers les rues de la capitale éthiopienne Addis Abeba, pour les cérémonies de l'épiphanie orthodoxe.

L’Église chrétienne orthodoxe d’Éthiopie célébrait Timkat ("baptême" en amharique, la langue nationale éthiopienne), une fête religieuse rappelant le baptême du Christ dans le Jourdain et qui devait s'achever vendredi.

Chaque année pour cette fête, la seconde après Noël par ordre d'importance en Ethiopie, les églises orthodoxes sortent les répliques de l'arche d'Alliance normalement conservées à l'écart des regards du public et les exhibent dans les rues sous un dais bleu, rouge et or.

A Addis, les prêtres emmènent leur Arche - connue sous le nom de Tabot - vers un terrain vague où elle est gardée pour la nuit, avant d'être utilisée au petit matin pour un baptême de masse, au cours duquel la foule des croyants est arrosée d'eau bénite.

"C'est notre culture et tradition, et un symbole religieux pour nous", explique Belay Shiferaw, un fidèle parmi les dizaines de milliers, enveloppés d'un voile blanc, qui ont afflué dans les rues de la capitale pour assister aux processions.

La coutume remonte au temps du premier empereur éthiopien, Menelik Ier, considéré comme le fils du roi Salomon et de la reine de Saba.

La tradition de l’Église orthodoxe éthiopienne veut que Menelik Ier ait pris l'arche d'Alliance aux juifs à Jérusalem parce que ceux-ci avaient perdu la foi et ne suivaient plus les commandements de Dieu.

Bien qu'elles ne soient que des copies de l'arche d'Alliance originelle, dont les orthodoxes éthiopiens affirment qu'elle est conservée dans la ville d'Axoum (nord), ces répliques sont tellement saintes que de jeunes gens doivent dérouler un tapis rouge devant les prêtres pour éviter que leurs pieds touchent le sol.

Derrière eux, suivent des musiciens qui jouent du begena, un instrument similaire à la harpe utilisée pour les cérémonies religieuses et dont les cordes sont fabriquées à partir de boyaux de chèvre.

Dans les campagnes, les gens célèbrent Timkat en plongeant dans des rivières pour simuler le baptême du Christ. Mais dans la gigantesque Addis, il est plus difficile de trouver une étendue d'eau adaptée.

Alors que le soleil se lève après une nuit passée à prier devant les arches assemblées, les prêtres montent sur des plateformes pour arroser d'eau bénite les fidèles.

"Je suis très content et en même temps, j'ai l'impression que tous mes péchés ont été lavés", observe Teklie Fikre qui, malgré ses béquilles, a réussi à se frayer un chemin dans la foule pour être baptisé.

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