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Les Ethiopiens d'Israël manifestent après le "meurtre" d'un des leurs par la police

Des Israéliens d'origine éthiopienne manifestaient mardi leur colère après la mort d'un membre de leur communauté, tué par un policier qui n'était pas en service et dans des circonstances encore troubles.

La mort dimanche soir de Solomon Teka, âgé de 18 ou 19 ans, a ravivé parmi les Ethiopiens d'Israël les accusations de racisme policier à son encontre.

Depuis lundi soir, ces Israéliens manifestent à Kiryat Haim, près de Haïfa (nord), lieu où a été abattu Solomon Teka.

Mardi, jour de son enterrement, la contestation a repris. La mort de Solomon Teka n'est rien d'autre qu'un "meurtre", a accusé sur les ondes de la radio israélienne Amir Teka, cousin de la victime.

Les manifestants ont bloqué plusieurs routes et une quinzaine de carrefours, brûlant des pneus et attaquant parfois les véhicules qui tentaient de passer leurs barrages improvisés.

Au moins 19 contestataires ont été interpellés, selon la police.

"Nous devons faire tout notre possible pour nous assurer que la police cesse de tuer des gens à cause de leur couleur de peau", a déclaré à l'AFP l'un des manifestants, Mengisto, 26 ans.

"Nous avons besoin d'obtenir des garanties de la part de l'Etat ou de la police que cela ne se reproduira plus", a-t-il exigé.

Dans sa version initiale, la police a rapporté que le policier, qui n'était pas en service lors des faits, avait été témoin d'une bagarre entre jeunes et avait tenté de s'interposer.

Il s'était ensuite identifié comme policier. Les jeunes lui avaient alors jeté des pierres et l'homme, se sentant menacé, a ouvert le feu, selon la police.

Mais d'autres jeunes présents et un passant ont assuré que le policier n'avait pas été agressé, ont rapporté les médias israéliens.

Le policier a été assigné à résidence tandis qu'une enquête a été confiée aux services chargés de contrôler les agissements policiers, a déclaré le porte-parole de la police israélienne, Micky Rosenfeld.

La mort de Solomon Teka a provoqué une vive colère dans sa communauté. Des jeunes vivent dans la crainte permanente des traitements policiers parce qu'ils sont noirs, accusent des Israéliens d'origine éthiopienne.

Lundi soir, environ mille personnes ont tenté de prendre d'assaut le poste de police de Kiryat Haim, d'après la police. Les manifestants ont lancé des pierres et des bouteilles, et tiré des engins pyrotechniques, a-t-elle dit, ajoutant que trois policiers ont été blessés.

"La police dialogue avec les chefs de la communauté éthiopienne pour apaiser la situation", a indiqué M. Rosenfeld.

En janvier, des milliers de juifs éthiopiens étaient descendus dans la rue à Tel-Aviv après la mort d'un jeune tué par un policier sur lequel il se serait rué avec un couteau.

La communauté juive éthiopienne compte environ 140.000 membres, dont plus de 50.000 sont nés en Israël. La plupart sont les descendants de communautés restées coupées du monde pendant des siècles.

Ils ont été reconnus comme juifs tardivement par les autorités religieuses israéliennes. Israël a accueilli des dizaines de milliers d'entre eux dans les années 1980 et 1990.

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