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Les évêques se réunissent pour élire leur nouveau président dans un contexte de crise

Les évêques se réunissent à Lourdes de mardi à vendredi pour élire leur nouveau président dans un contexte de désarroi des catholiques lié aux affaires de pédophilie dans l'Eglise.

L'assemblée de printemps des 118 évêques, qui se tient à huis clos, vise à trouver un successeur à l'archevêque de Marseille Mgr Georges Pontier, 75 ans, à la tête de la Conférence des évêques de France (CEF) depuis 2013. Son mandat s'achève au 1er juillet.

"Il va falloir un évêque président qui n'hésite pas à porter la parole sur la scène médiatique", estime auprès de l'AFP Philippe Portier, historien et sociologue des religions.

"L'Eglise catholique, estiment les évêques, ne peut plus rester dans la relative discrétion qui est la sienne, il faut qu'elle ose une parole publique pour revaloriser son propre statut, réévaluer sa situation aux yeux de l'opinion publique qui aujourd'hui s'en détourne", souligne-t-il.

Le président de la CEF n'est pas le chef de l'Église catholique en France, chaque évêque étant maître dans son diocèse sous l'autorité du pape. Mais il incarne la première confession de France auprès des autorités et de la population et prépare avec le conseil permanent de la CEF les décisions prises collégialement par les évêques.

Le nom du nouveau président ne sera connu qu'en même temps que les deux nouveaux vice-présidents, qui sont également renouvelés.

Ces dernières semaines, des fidèles ont exprimé incompréhension et désarroi après les révélations d'affaires de pédocriminalité à travers le monde mais aussi après le refus par le pape François d'accepter la démission du cardinal Philippe Barbarin, condamné à six mois de prison avec sursis pour non dénonciation des abus sexuels d'un prêtre.

Ce sujet sera l'un des thèmes abordés dans la cité mariale des Hautes-Pyrénées: Mgr Pontier devrait rendre compte de la conférence des évêques du monde entier sur la protection des mineurs qui s'est tenue à Rome en février.

Mgr Luc Crépy, en charge d'une commission sur la lutte contre la pédophilie, rendra aussi compte de ses travaux. Et "un point sur quatre chantiers lancés en novembre - geste financier pour les victimes, prévention, mesures pour les auteurs d'abus et travail de mémoire auprès des victimes - sera fait", selon le porte-parole de la CEF Olivier Ribadeau Dumas.

Pour autant "il ne faut pas s'attendre à des votes sur ces sujets-là", prévient-il.

Lors de son assemblée générale en novembre, la CEF, après avoir reçu des victimes de pédophilie, avait donné son feu vert à la création d'une commission chargée d'enquêter sur les abus sexuels sur mineurs dans l’Église depuis les années 1950.

Cette commission, présidée par l'ancien vice-président du Conseil d’État Jean-Marc Sauvé, sera opérationnelle en mai.

Des ateliers sur l'intelligence artificielle, la pastorale des jeunes et les vocations seront aussi au programme de cette plénière.

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