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Les "exigences" de Trump sur l'Iran "ressemblent parfois à des ultimatums" pour Le Drian

Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a jugé lundi que les "exigences" envers les Européens du président américain Donald Trump sur l'accord nucléaire iranien "ressemblent parfois à des ultimatums".

"Nous avons observé avec intérêt que le président Trump n'a pas rompu l'accord, même si d'un autre côté il a posé des exigences qui ressemblent parfois à des ultimatums", a déclaré M. Le Drian, qui se rendra en Iran le 5 mars, en arrivant à une réunion de l'UE à Bruxelles.

Le 12 janvier, le président américain a exigé des Européens qu'ils aident à remédier aux "terribles lacunes" de l'accord nucléaire, faute de quoi les Etats-Unis réimposeront les sanctions liées au nucléaire iranien et sortiront alors de facto du pacte conclu en 2015 à Vienne avec les autres grandes puissances (Chine, Russie, France, Allemagne et Royaume-Uni) et l'Iran.

A ce stade, les trois signataires européens de l'accord et la diplomate en chef de l'UE, Federica Mogherini --chargée de veiller à sa bonne mise en oeuvre-- n'ont pas révélé comment ils comptaient répondre à M. Trump, qui réclame d'ici le 12 mai un accord de suivi pour pérenniser certaines clauses du pacte nucléaire, mais veut aussi interdire à Téhéran de développer des missiles balistiques.

"Nous aurons l'occasion au cours de cette réunion de refaire le point sur ce dossier essentiel avec (...) de la fermeté sur la nécessité de maintenir cet accord qui est un élément essentiel de la lutte contre la prolifération", a expliqué M. Le Drian, qui a parallèlement fait valoir que "l'Iran ne respecte pas" une résolution de l'ONU qui limite ses capacités à fabriquer des missiles balistiques.

"Nous aurons aussi l'occasion de redire nos préoccupations, nos interrogations à l'égard des tentations de déstabilisation qu'initie aujourd'hui l'Iran dans la région, que ce soit au Yémen, au Liban ou en Syrie", a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie française avait souligné dimanche qu'il suivrait "une ligne de franchise" lors de sa visite à Téhéran, en évoquant les préoccupations des Occidentaux sur ses activités balistiques et son "influence militaire déstabilisatrice au Moyen-Orient", des sujets de contentieux sur lesquels les Etats-Unis ont longtemps eu l'impression de ne pas être soutenus par les Européens.

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