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Les frappes en Syrie: ce que l'on sait

Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont lancé tôt samedi des frappes concertées en Syrie contre le régime de Bachar al-Assad auquel ils imputent l'attaque chimique présumée du 7 avril dans la ville syrienne alors rebelle de Douma.

Voici ce que l'on sait:

- Cibles visées

Selon le général Joe Dunford, chef d'état-major américain, les frappes ont visé samedi à 01H00 GMT (04H00 en Syrie) trois cibles liées au programme d'armement chimique syrien. Il s'agit d'un centre de recherches en banlieue de Damas et de deux cibles dans la province de Homs (centre de la Syrie) --un entrepôt d'armes chimiques et, à proximité, un entrepôt d'équipements d'armes chimiques ainsi qu'"un important centre de commandement".

Une heure plus tard, les frappes étaient "terminées", a-t-il ajouté, précisant qu'aucune autre opération n'était prévue à ce stade. Aucune perte humaine n'est à déplorer côté américain.

Selon lui, les alliés ont pris soin d'éviter de toucher les forces russes.

Moscou a confirmé qu'aucune frappe n'avait visé les abords de ses bases aérienne et navale situées dans le nord-ouest du pays.

Les frappes ont visé "le principal centre de recherche" et "deux centres de production" du "programme clandestin chimique" du régime, selon la ministre française des Armées Florence Parly.

Paris a participé aux tirs contre les deux sites dans la région de Homs, mais pas à ceux près de Damas.

Les Britanniques ont indiqué avoir frappé un complexe militaire - une ancienne base de missiles - à 24 kilomètres à l'ouest de Homs "où le régime est supposé conserver des armes chimiques".

Selon l'agence officielle syrienne Sana, un centre de recherches à Barzé (nord-est de Damas) a été frappé et des missiles ont aussi visé un site militaire près de Homs mais "ont été déviés, faisant trois blessés civils".

Selon l'armée russe, les frappes n'ont fait "aucune victime" civile ou militaire syrienne.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH),les installations visées étaient des antennes du Centre d'études et de recherches scientifiques de Syrie (CERS) rattaché au ministère de la Défense, "complètement vides" et "évacuées" depuis plus de trois jours.

Les Etats-Unis ont affirmé avoir "frappé avec succès" toutes les cibles syriennes prévues par Washington et ses deux alliés.

- Forces engagées

Les Etats-Unis ont tiré des "types de munitions divers", dont des missiles Tomahawk. D'après Fox News, des bombardiers à long rayon d'action B-1 ont aussi été engagés.

Le ministre américain de la défense Jim Mattis a précisé que les forces américaines avaient employé deux fois plus de munitions que pour la frappe américaine d'avril 2017 sur la base militaire d'Al-Chaayrate, près de Homs.

La France, qui a engagé cinq frégates de premier rang et neuf avions de chasse dont cinq Rafale, a annoncé avoir tiré pour la première fois des missiles de croisière navals, 3 sur les 12 missiles qu'elle a lancés parmi la centaine ayant visé la Syrie au total.

Londres a utilisé quatre avions de chasse Tornado GR4 de la Royal Air Force, équipés de missiles Storm Shadow.

Washington et ses alliés ont tiré "environ 110 missiles sur des cibles à Damas et ailleurs" dans le pays, selon le haut commandement de l'armée syrienne qui a assuré en avoir intercepté "la plupart". Selon la télévision d'Etat syrienne, des missiles ont été "interceptés" à Homs.

Selon la Russie, 103 missiles ont été tirés et 71 interceptés par les forces syriennes équipées par Moscou.

Les installations russes de défense aérienne stationnées en Syrie n'ont pas été utilisées, a souligné le ministère russe de la Défense.

- Réactions

L'ONU a appelé "tous les Etats membres" à la "retenue".

Damas a dénoncé une "agression barbare et brutale des Occidentaux", visant à "entraver" une mission d'enquête de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). Cette mission devait débuter samedi à Douma où des forces de sécurité syriennes sont entrées le même jour.

Le Kremlin a dénoncé les frappes "avec la plus grande fermeté" et Moscou a convoqué une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU qui devait débuter à 15H00 GMT.

L'Iran a violemment dénoncé les frappes et averti des "conséquences régionales".

Les frappes ont en revanche été jugées "appropriées" par la Turquie et "justifiées" par Israël. L'Otan leur a apporté son "soutien" estimant qu'elles vont réduire la capacité du régime à mener d'autres attaques chimiques.

Le groupe rebelle syrien Jaich al-Islam qui contrôlait Douma a évoqué une "farce" tant qu'Assad reste au pouvoir.

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