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Les ministres européens cherchent à parler d'une seule voix

(Belga) Les ministres européens des Affaires étrangères, réunis lundi à Luxembourg, cherchent à adopter une position commune à la suite de l'offensive turque dans le nord de la Syrie. Un embargo sur les ventes d'armes à la Turquie constitue l'une des pistes à l'étude.

Ankara a déclenché mercredi dernier une offensive contre les "Unités de protection du peuple" (YPG), une milice kurde qu'elle qualifie de "terroriste" mais que les pays occidentaux soutiennent en raison du rôle de premier plan qu'elle a joué dans la lutte contre le groupe terroriste Etat islamique (EI). "Nous essayons de faire en sorte qu'il y ait une pression suffisante de la communauté internationale pour arrêter cette opération. Je crois qu'on doit pouvoir avancer sur un embargo sur les armes fournies par les pays de l'UE", a commenté le ministre belge, Didier Reynders, à son arrivée au Conseil. "La première priorité est de mettre fin à cette offensive car c'est une vraie déstabilisation de la région, avec toutes les conséquences que cela peut avoir", a-t-il ajouté. La possibilité de mettre en place un embargo européen sur les ventes d'armes à la Turquie figure sur la table des ministres. Ces derniers jours, plusieurs Etats - dont la France, les Pays-Bas, l'Allemagne ou encore les pays scandinaves - ont annoncé qu'ils avaient déjà pris des mesures de cette nature. La Belgique ne livre pour sa part plus d'armes à Ankara depuis le coup d'Etat manqué de 2016, a précisé M. Reynders. Des sanctions économiques ou des sanctions individuelles figurent aussi dans l'arsenal de l'UE, mais il est peu probable que de telles mesures soient décidées ce lundi, estiment des diplomates. "Il est important que nous maintenions un dialogue avec la Turquie. Si ce n'est pas un succès, alors nous devons pouvoir envisager d'autres actions", a souligné le ministre allemand, Heiko Maas. Irrité par les critiques de l'UE, le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé la semaine dernière l'Europe d'un flux de migrants. "Si vous essayez de présenter notre opération comme une invasion, nous ouvrirons les portes et vous enverrons 3,6 millions de migrants", avait-il lancé. La Turquie accueille 3,6 millions de réfugiés syriens sur son sol. Le flux de migrants depuis ce pays vers l'Europe s'est considérablement tari à la faveur d'un accord conclu en 2016 entre Ankara et l'UE. L'offensive turque figurera à nouveau au menu des discussions des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE qui se réuniront jeudi et vendredi à Bruxelles. (Belga)

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