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Trump assure que Pyongyang est responsable de la mort d'un étudiant américain

Donald Trump a cherché vendredi à se sortir d'une polémique sur sa complaisance supposée vis-à-vis de Kim Jong Un, plaidant une "mauvaise interprétation" après avoir semblé exonérer le leader nord-coréen de toute responsabilité dans la mort d'un jeune Américain détenu par Pyongyang.

"Bien sûr que je tiens la Corée du Nord responsable des mauvais traitements et de la mort" d'Otto Warmbier, décédé en juin 2017 à l'âge de 22 ans peu après avoir été rapatrié aux Etats-Unis dans le coma, a affirmé le président américain sur Twitter.

"Je n'aime pas être mal interprété", a-t-il ajouté, sans toutefois mentionner Kim Jong Un dans son message, alors que les parents de l'étudiant l'ont sèchement critiqué pour avoir exonéré M. Kim dans la mort de leur fils.

Après leur sommet à Hanoï, M. Trump avait affirmé jeudi croire le dirigeant nord-coréen, qui lui aurait assuré qu'il "n'était pas au courant" du sort d'Otto Warmbier.

"Je lui en ai parlé, il se sentait vraiment mal", avait assuré le président américain à propos de son "ami" Kim Jong Un.

"Il connaissait très bien le dossier, mais il en avait pris connaissance plus tard", avait ajouté le milliardaire, qui a encore salué vendredi ses "très bonnes" relations avec le maître de Pyongyang.

Fred et Cindy Warmbier ont apporté une réponse cinglante dans un communiqué: "Kim et son régime diabolique sont responsables de la mort de notre fils Otto".

"Aucune excuse, ni généreuse louange ne pourront changer cela", ont martelé les parents du jeune homme, qui disent avoir "respecté le processus du sommet" de Hanoï avant de s'exprimer.

Etudiant à l'université de Virginie, Otto Warmbier avait été arrêté à Pyongyang lors d'un voyage organisé. Il avait été condamné à quinze ans de travaux forcés pour le vol d'une affiche de propagande lors de son séjour.

- "Des excuses. Maintenant" -

La cause exacte de sa mort reste inconnue, mais la justice américaine a conclu en décembre 2018 que l'étudiant avait été torturé pendant sa détention, et condamné le régime de Pyongyang à 501 millions de dollars de dommages-intérêts.

La Corée du Nord a démenti toute maltraitance, affirmant qu'Otto Warmbier avait contracté le botulisme en prison.

Les propos du locataire de la Maison Blanche à l'issue du sommet de Hanoï ont provoqué de nombreuses réactions indignées aux Etats-Unis, jusque dans son propre camp.

M. Trump "décide une nouvelle fois tout simplement de croire sur parole un dictateur cruel et brutal", avait ainsi dénoncé sur Twitter le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer. "Il doit des excuses aux parents d'Otto Warmbier. Maintenant".

La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, avait jugé jeudi "étrange" que Donald Trump "choisisse de croire Poutine, Kim Jong Un, qui sont à (ses) yeux des brutes".

Le président américain a déjà pris le parti d'autres responsables controversés, comme le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président russe Vladimir Poutine, au détriment de ses propres services de renseignement.

Plusieurs responsables républicains se sont associés au concert de critiques. "Les Américains connaissent la cruauté exercée sur Otto Warmbier par le régime nord-coréen", a commenté l'ex-ambassadrice américaine auprès de l'ONU, Nikki Haley.

Donald Trump avait pourtant été l'un des plus violents détracteurs de la Corée du Nord dans l'affaire Warmbier. En septembre 2017, il avait accusé Pyongyang d'avoir "torturé au-delà de l'imaginable" le jeune étudiant.

Et en 2018, lors de son discours sur l'état de l'Union, il avait invité au Congrès le couple Warmbier, les saluant comme "les puissants témoins d'une menace contre notre monde".

Vendredi, Donald Trump a répété qu'Otto Warmbier "ne sera pas mort pour rien" car lui "et sa famille sont devenus un symbole formidable de passion et de puissance fortes, qui durera de longues années".

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