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Les peintures de George W. Bush, hommages aux soldats blessés qu'il a envoyés à la guerre

Le lourd tribut payé par des soldats américains à la guerre est mis en lumière dans une série de portraits exposés à Washington, et réalisés par celui-là même qui les a envoyés au combat, l'ancien président George W. Bush.

Les blessures sont clairement visibles sur certaines peintures, présentées au Kennedy Center jusque mi-novembre, montrant parfois des prothèses remplaçant un bras ou une jambe perdue. D'autres hommes semblent en apparence indemnes, malgré les affrontements endurés.

Le sous-officier Brian Flom a été blessé au visage et à la gorge après un tir de roquette en Irak en 2007, mais "c'était la partie facile", dit-il à l'AFP devant un tableau le représentant aux côtés d'autres membres de l'armée.

"Le plus difficile a été le traumatisme crânien, et le stress post-traumatique, qui accompagne une bonne partie du temps passé en zone de combat", explique-t-il.

Sa convalescence "est toujours en cours – c'est un processus de tous les jours, et certains jours sont meilleurs que d'autres."

Il a fait partie des personnes sélectionnées pour une randonnée à vélo avec George W. Bush en 2015, et l'a depuis rencontré de "nombreuses fois", y compris lors d'un dîner chez l'ancien président. Puis ce dernier a "un jour décidé de peindre des personnes avec lesquelles il avait établi un lien, et me voilà".

"C'est un grand honneur", estime le sous-officier.

Le 43e président des Etats-Unis a envoyé les troupes américaines en Afghanistan après les attentats du 11 septembre 2001, et a lancé l'invasion de l'Irak en 2003.

La guerre en Irak a causé la mort de plus de 3.500 militaires américains dans des actions hostiles, et plus de 32.000 blessés. En Afghanistan, le conflit, qui dure depuis maintenant 18 ans, a fait près de 2.000 morts et plus de 20.500 blessés côté américain.

George W. Bush s'est mis à la peinture après avoir quitté ses fonctions début 2009, et a cherché à aider les anciens combattants ayant participé aux guerres qui ont marqué son passage au pouvoir.

"J'ai peint ces hommes et ces femmes pour honorer le service rendu à leur pays et montrer mon respect pour leur sacrifice et leur courage", a déclaré George W. Bush.

- Traumatisme crânien -

"Tous ceux qui ont été peints (...) ont participé à un ou deux événements organisés par le président chaque année avec des anciens combattants blessés et leur famille", une sortie à vélo ou un tournoi de golf, a expliqué le sergent à la retraite Michael Rodriguez.

Il a été déployé neuf fois durant ses 21 années passées dans l'armée et a été blessé plusieurs fois, "notamment des traumatismes crâniens" dus à des explosions.

L'ancien président lui a consacré un portrait, une toile exposée au Kennedy Center.

Michael Rodriguez a fait la connaissance de George W. Bush pendant une randonnée à vélo en montagne, et a plus tard été choisi pour faire partie d'un comité consultatif réfléchissant à la manière de "mieux aider les anciens combattants post 11-Septembre et leur famille", lui permettant par ce biais de passer plus de temps avec l'ancien président.

Michael Rodriguez affirme qu'il n'a aucune colère à l'encontre du dirigeant américain, malgré les séquelles dues aux combats.

"Durant mes 21 années de service, j'ai travaillé pour quatre présidents différents. Vous savez, je ne prétendrais jamais avoir l'arrogance de penser que je disposais de toutes les informations pour prendre les décisions qu'ils ont prises", a-t-il expliqué.

DeWitt Osborne, un autre ancien sergent peint par George W. Bush, a été blessé à l'épaule et au pied droit dans une explosion près de Bagdad en 2006, qui lui a également fracturé des vertèbres, causé un traumatisme crânien et un stress post-traumatique.

Il a subi 21 opérations, et a dû passer quatre années en convalescence à l'hôpital militaire de Walter Reed.

M. Osborne affirme qu'il suit encore les événements en Irak, où le retrait américain a été suivi d'une flambée de violence, de la prise de territoires par des jihadistes et d'années de combats pour les en déloger. Depuis la semaine dernière, le pays, où des soldats américains sont toujours présents, est confronté à un mouvement de contestation contre la corruption, dont la répression a fait plus de 100 morts.

"C'est dommage", juge DeWitt Osborne à propos de l'Irak. "Nous, en tant que pays, avons versé beaucoup de sang, de pleurs, et engagé beaucoup de travail là-bas".

"J'aimerais que la situation soit différente".

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