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Les poteries noires de deux villages chiliens sur la liste de sauvegarde de l'Unesco

La poterie noire façonnée dans deux villages chiliens, Quinchamali et Santa Cruz de Cuca, dont la matière première est en danger de disparition en raison de l'exploitation forestière, a été inscrite mardi sur la liste du patrimoine culturel de l'Unesco nécessitant une préservation urgente.

Au moins six générations de potiers se sont transmis les savoir-faire de cet artisanat dans ces deux villages ruraux qui ne comptent pas plus de 2.000 habitants, dans la région de Ñuble, au centre du Chili.

Les potiers de Quinchamali et Santa Cruz de Cuca, pour la plupart des femmes, avaient demandé en 2020 l'inscription sur la liste de sauvegarde de l'Unesco afin d'obtenir un mécanisme de protection de l'argile avec laquelle ils fabriquent leurs œuvres, qu'ils n'extraient qu'à la saison estivale mais considèrent menacé par l'essor d'entreprises forestières.

"Les sociétés d'exploitation forestière ont planté des pins ou des eucalyptus. Ils ont contaminé notre argile", a déclaré à l'AFP Nayadet Nuñez, 31 ans. Or, "nos ressources sont déjà rares", a-t-elle ajouté.

Les céramiques sont fabriquées à partir de deux types d'argile, l'une grise et l'autre brune, qui sont malaxées et mélangées à de la terre jaune, puis cuites pour former des tasses, assiettes ou des articles décoratifs tels que des figurines d'animaux.

La caractéristique la plus frappante de ces céramiques est leur couleur noire, qui est obtenue par un processus de teinture à la fumée.

Avant d'être cuits, les motifs en bas relief sont réalisés à l'aide d'une aiguille ou d'un morceau d'étain, puis peints avec un sable blanc local.

Selon le formulaire de candidature présenté à l'Unesco, il n'y a que cinq hommes et 74 femmes potiers qui perpétuent actuellement la tradition, dont beaucoup sont âgés. Dans 10 ans, il n'y aurait plus que 12 potiers de moins de 60 ans.

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