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Les Premières dames mélomanes du sommet intercoréen

A première vue, les Premières dames coréennes n'ont rien en commun. L'une a une vingtaine d'années et vit dans le Nord reclus, l'autre a la soixantaine et habite le Sud capitaliste. Mais elles partagent la même passion pour la musique.

Ri Sol Ju et Kim Jung-sook, qui participeront au banquet organisé à l'issue du sommet intercoréen de vendredi, étaient toutes deux des chanteuses professionnelles avant d'épouser leur mari.

Ri Sol Ju accompagne souvent son époux Kim Jong Un lors d'événements officiels, comme lors d'un sommet à Pékin le mois dernier avec le président chinois Xi Jinping, dont la moitié, Peng Liyuan, est également chanteuse.

L'élégante Ri, qui serait âgée d'une vingtaine d'années et aurait eu trois enfants avec Kim Jong Un, était déjà une personnalité publique en son nom propre avant son mariage, en tant que chanteuse du groupe Unhasu.

Il s'agit d'une formation de prestige dont les membres sont triés sur le volet sur des critères de talent, de plastique et de fidélité au régime.

Le couple s'est marié en 2009 mais la chanteuse ne fut présentée comme l'épouse de M. Kim qu'en 2012, après l'accession au pouvoir du jeune leader inexpérimenté à la mort de son père un an plus tôt.

Elle fut rapidement considérée comme une femme d'influence, se montrant au côté de son époux lors de ses "visites d'orientation sur le terrain" et de réunions avec les dignitaires étrangers.

Elle est connue pour son goût de la mode et porte des vêtements de luxe. Elle a été vue avec au bras ce qui ressemblait à un sac Christian Dior.

Cette présence publique prend le rebours de ce qui se pratiquait sous les règnes des père et grand-père du numéro un. On voyait rarement leurs épouses dont les biographies étaient largement confidentielles.

Il y a quelques jours, elle s'est vu décrire par les médias officiels comme la "Première dame respectée" de Corée du Nord, la première fois que ce qualitatif était utilisé par ce pays profondément patriarcal en plus de 40 ans.

Parallèlement, elle faisait sa première apparition publique en solo, les analystes jugeant que sa prise de galon participait des efforts pour dépeindre la Corée du Nord comme un "Etat normal" avant le sommet intercoréen et le face-à-face prévu ultérieurement avec le président américain Donald Trump.

- Gangnam Style -

Son homologue sud-coréenne Kim Jung-sook est âgée de 63 ans.

Dans l'alphabet coréen, son nom s'écrit de façon identique à celui de la grand-mère de Kim Jong Un, Kim Jong Suk.

La Premier dame sud-coréenne est également chanteuse. Elle fut un temps membre de la chorale municipale de Séoul avant de devenir peu après son mariage femme au foyer et d'avoir deux enfants.

Tandis que Moon gravissait les échelons politiques, elle se faisait apprécier par l'opinion publique grâce à sa nature enjouée et extravertie. Son mari est souvent décrit comme étant trop fade et trop discret.

Elle a fait la démonstration de ses talents de vocaliste lors d'événements publics.

L'année dernière, lors d'une visite aux Philippines, elle avait exécuté la "danse du cavalier" popularisée par la star de la K-pop Psy dans son tube "Gangnam Style". Comportement bien différent de celui de la plupart des Premières dames restés silencieuses et timides dans l'ombre de leur époux.

Le couple s'est rencontré à l'université à Séoul où elle étudiait le chant classique et M. Moon poursuivait des études de droit tout en militant contre la dictature militaire de l'époque.

Le président sud-coréen raconte qu'ils sont tombés amoureux lorsqu'elle avait pris soin de lui quand il était inconscient après le tir d'une grenade lacrymogène. Elle l'avait également soutenu quand il était en prison pour cause de militantisme.

Fait extrêmement rare en Corée du Sud, c'est elle qui avait demandé sa main. Elle avait alors défié ses parents qui ne voyaient pas d'un très bon oeil ce fils de réfugiés pauvres de Corée du Nord.

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