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Les Saoudiennes vont enfin pouvoir conduire: elles pointent les limites de cette "révolution" en Arabie Saoudite

Derrière un simulateur, une Saoudienne s’entraîne à la conduite automobile. Dans quelques heures, comme des milliers d’autres femmes, elle pourra circuler seule, au volant d’une voiture. Une révolution accueillie avec un optimisme prudent. "Je ne vais pas me presser. Je vais attendre 6 mois avant de conduire car je veux d’abord voir comment cela se passe", confie la dame. "Je préfère avoir un chauffeur. Les gens ne sont pas encore habitués à ce que les femmes conduisent", ajoute une autre.

Malgré la fin de l’interdiction de conduire, les Saoudiennes ont encore peur du regard des hommes. Dans ce royaume ultraconservateur, elles ne peuvent toujours pas voyager, étudier, ni travailler sans l’autorisation de leur mari. " Il faut franchir la barrière de la peur pour faire évoluer les choses, parce que le changement est nécessaire", explique Bodour Al Bakri, professeure d’université.

Tout le monde ne peut pas s’offrir des cours de conduite

En signe de bonne volonté, le gouvernement a adopté une loi pour punir les comportements sexistes. Mais une étudiante pointe un autre problème. "Tout le monde ne peut pas s’offrir des cours de conduite. Ça va me prendre deux mois pour payer mon permis", indique Salwa Al Zahrat.

L’Arabie Saoudite était le seul pays au monde à interdire aux femmes de conduire. Mais cette ouverture à la modernité s’accompagne d’une vague de répression contre les militantes des droits des femmes. Selon l’organisation Human Rights Watch, deux d’entre elles ont été arrêtées cette semaine.

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