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Les touristes étrangers reviennent au marathon de Pyongyang

Le marathon annuel de Pyongyang est toujours un événement très couru mais dimanche, les touristes étrangers ont participé deux fois plus nombreux que l'année précédente dans un contexte d'apaisement sur la péninsule, selon les tour operators.

La course s'inscrit dans les célébrations de l'anniversaire de la naissance en 1912 de Kim Il Sung, père fondateur du régime, et offre l'occasion aux visiteurs de courir dans les rues de la capitale étroitement contrôlée du pays reclus.

Environ 950 Occidentaux se sont inscrits pour l'édition 2019, d'après le leader du marché Koryo Tours, contre 450 en 2018. La fréquentation touristique avait alors accusé un net recul du fait des sanctions infligées à Pyongyang par l'ONU pour le punir de ses programmes balistique et nucléaire interdits.

Le marathon retrouve quasiment ses niveaux de participation de 2017, avant que les tensions n'atteignent des sommets, avec les multiples tirs de missiles balistiques nord-coréens et les échanges de menaces et d'insultes entre le président américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un.

Cette année là, Washington avait également interdit à ses ressortissants de se rendre en Corée du Nord à la suite du décès d'Otto Warmbier, étudiant américain arrêté pour avoir tenté de voler une affiche de propagande et décédé dans des circonstances troubles.

Plusieurs pays avaient par là suite renforcé leurs messages d'alerte aux voyageurs. L'industrie touristique nord-coréenne avait beaucoup souffert.

Si l'interdiction américaine est toujours d'actualité, davantage de touristes occidentaux se sont inscrits alors que MM. Trump et Kim ont multiplié ces derniers mois les initiatives diplomatiques. "Comme les tensions politiques reculaient, la demande touristique augmentait", constate Elliott Davies, directeur d'Uri Tours. "On pourrait dessiner un graphique qui ferait cette relation directe".

- La "chasse au marathon" -

La vaste majorité des touristes allant au Nord sont chinois. Il fut un temps où environ 5.000 touristes occidentaux, dont 20% d'Américains, visitaient chaque année la Corée du Nord.

La course attire aussi les "chasseurs de marathons", ceux qui inscrivent à leur tableau de chasse les différentes courses du monde, explique Matt Kulesza, guide touristique chez Young Pioneer Tours.

Angel Arnaudov, ingénieur macédonien de 34 ans, raconte que Pyongyang a surgi dans son "radar" après une trentaine de marathons dans des villes comme Tokyo, New York et Copenhague.

"Je veux expérimenter par moi-même la vie en Corée du Nord et voir si c'est comme ce qu'ils montrent à la télévision", dit-il par email à l'AFP,.

Jasmine Barrett participe pour la troisième fois au marathon de Pyongyang. Elle estime que c'est l'occasion de rencontrer les Nord-Coréens massés sur les trottoirs pour encourager les coureurs, qui lèvent la main pour taper celle des sportifs et posent pour des selfies. "Je reviens sans cesse car j'adore voir les sourires des enfants", raconte par messagerie cette entrepreneure australienne.

"Je le recommande les yeux fermés à autrui car c'est une super façon de voir la ville et ses habitants".

Il n'empêche que les tours operators demandent aux visiteurs de faire preuve de discernement et de savoir "ce qu'on peut faire et ce qu'on ne peut pas faire" au Nord.

"C'est vital en Corée du Nord, ceux qui veulent la visiter ne doivent pas partir sans directives", déclare Simon Cockerell, directeur général de Koryo Tours.

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