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Les Vénézuéliens affluent au consulat du Chili pour obtenir des visas

Le consulat du Chili à Caracas a été pris d'assaut lundi par des centaines de Vénézuéliens, après la décision de Santiago de leur accorder un visa spécial s'ils veulent fuir la "crise démocratique" dans leur pays.

Ironie de l'histoire, ce consulat est fermé le lundi, mais cela n'a pas empêché les quelque 400 Vénézuéliens ayant fait le déplacement de se bousculer face aux portes de l'établissement pour lire sur un petit tableau la démarche à suivre pour obtenir ce visa.

"Ne poussez pas, nous sommes tous Vénézuéliens!" criait l'un d'eux au milieu de la foule, encadré par une douzaine de policiers.

Le président chilien Sebastian Piñera a annoncé le 8 avril que son pays accorderait un visa de "responsabilité démocratique" aux Vénézuéliens fuyant la "crise démocratique" dans leur pays, gouverné par le socialiste Nicolas Maduro.

Lundi, le tableau affiché sur les portes du consulat renvoyait les intéressés au site du ministère chilien des Affaires étrangères pour connaître les démarches d'obtention de ce visa, d'une durée d'un an renouvelable une fois, qui doivent être effectuées en ligne.

Le visa permet ensuite de demander la résidence définitive dans le pays. Certains vénézuéliens présents sur place s'inquiétaient toutefois que cela puisse leur compliquer l'installation au Chili, car jusqu'à présent, en entrant avec un simple visa de touriste de trois mois, ils pouvaient déjà demander la résidence.

Selon la presse locale, une foule similaire s'est présentée au consulat chilien de la ville de Puerto Ordaz (sud), qui n'a pas non plus ouvert ses portes.

De nombreux Vénézuéliens ont fui, principalement en Amérique latine, pour échapper à la violente crise politique, économique et sociale du pays, où l'inflation notamment devrait atteindre 13.000% cette année selon le FMI.

Selon Tomas Paez, sociologue expert en migrations, de 400.000 à 500.000 habitants ont quitté le pays ces deux dernières années, avec au total 2,2 millions de Vénézuéliens partis en exil depuis l'arrivée au pouvoir d'Hugo Chavez en 1999.

Le flux vers le Chili ne cesse d'augmenter, de 8.001 Vénézuéliens en 2014 à 84.586 en 2017, selon le ministère chilien de l'Intérieur.

Et selon l'institut de sondages Datanalisis, 34,7% des près de 30 millions d'habitants du Venezuela envisage d'émigrer.

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