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Liban: cinq personnes, dont trois membres du Hezbollah, tuées dans des accrochages

Au moins cinq personnes, dont trois membres du Hezbollah chiite, ont été tuées et plusieurs blessées dimanche dans des accrochages au sud de Beyrouth, selon une source sécuritaire.

Les violences ont éclaté dans le secteur de Khaldé, près de la capitale, quand une embuscade a visé le cortège funèbre d'un membre du Hezbollah tué la veille. L'attaque a entraîné des échanges de tirs entre partisans du parti chiite et habitants sunnites de la zone.

Samedi soir, Ali Chebli, membre du puissant mouvement chiite armé, a été tué à bout portant lors d'un mariage à Khaldé, une vendetta faisant suite à la mort en août 2020 de deux personnes dans le même secteur lors d'une rixe armée.

Après les violences de dimanche, qui ont commencé à 16H30 (13H30 GMT), l'armée s'est déployée en masse et a envoyé "des renforts" dans le secteur de Khaldé, a indiqué à l'AFP une source militaire. Elle a prévenu dans un communiqué qu'elle "ouvrirait le feu sur toute personne armée sur les routes de Khaldé et sur quiconque tire de n'importe où ailleurs".

Malgré les mises en garde, les tirs se poursuivaient de manière sporadiques trois heures après le début des incidents, selon un photographe de l'AFP, avant qu'un calme précaire ne s'installe en début de soirée.

Des barrages militaires ont été érigés sur les divers axes routiers menant vers Khaldé, appuyés par des blindés de l'armée, a-t-il ajouté.

La Croix-Rouge libanaise a indiqué à l'AFP avoir transporté quatre blessés, dont une personne dans un état critique.

"Mais le nombre de blessés est plus important, beaucoup ayant été transportés dans des voitures alors que la Croix-rouge n'était pas en mesure d'accéder au secteur théâtre des affrontements", a précisé un porte-parole de la Croix-rouge.

Le Hezbollah a appelé de son côté l'armée et les forces de sécurité à arrêter les auteurs de l'"embuscade" qui, selon un communiqué de la formation, a fait deux morts parmi les membres du cortège.

Le nouveau Premier ministre désigné, Najib Mikati, a appelé à la "retenue", mettant en garde contre une "discorde" confessionnelle, alors que les tensions entre sunnites et chiites restent assez vives au Liban, en raison de divisions politiques.

Les tirs, y compris par des francs-tireurs, ont suscité la panique dans la zone, des clients désertant les restaurants et plages avoisinants, selon les médias locaux.

Ces violences surviennent dans un contexte déjà difficile au Liban, le pays étant englué depuis près de deux ans dans une crise économique sans précédent et une instabilité politique accrue depuis le soulèvement populaire à l'automne 2019 contre la classe dirigeante, accusée de corruption.

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