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Libye: des pertes attendues de 800.000 barils/jour en raison du blocage des ports

(Belga) La Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC), basée à Tripoli, a annoncé vendredi qu'elle comptait suspendre à partir de dimanche ses opérations dans deux ports supplémentaires dans l'est du pays, ce qui porterait à 800.000 barils/jour la perte en production.

Cette mise en garde intervient sur fond d'un bras de fer entre autorités politiques rivales, autour du contrôle des terminaux pétroliers et de la gestion des revenus des hydrocarbures. "La NOC estime que la force majeure devra être déclarée dans les ports de Zouetina et al-Hariga dimanche 1er juillet", a-t-elle indiqué. Invoqué dans des circonstances exceptionnelles, l'état de "force majeure" permet une exonération de la responsabilité de la NOC en cas de non-respect des contrats de livraison de pétrole. Les forces loyales à Khalifa Haftar, l'homme fort de l'est libyen, "empêchent le chargement (de pétrole) en bloquant l'accès des pétroliers", a expliqué la NOC, loyale au gouvernement d'union nationale (GNA) basé dans la capitale. La NOC avait déjà annoncé le 14 juin la suspension de ses opérations dans deux autres sites du Croissant pétrolier al-Sedra et Ras Lanouf en raison des violences, entraînant une perte de production de 450.000 barils/jour. La fermeture de Zouetina et d'Al-Hariga, engendrera une perte supplémentaire de 350.000 barils/jour, portant les pertes à un total de 800,000 barils/jour, sur une production d'un peu plus d'un million de barils/jour. Le 14 juin, les forces d'Ibrahim Jadhran, ont attaqué Ras Lanouf et al-Sedra, dans le Croissant pétrolier, avant d'en être chassées par les forces de Haftar. Mais ce dernier a annoncé lundi qu'il livrait la gestion des installations pétrolières sous contrôle de ses forces aux autorités parallèles, basées dans l'est du pays et hostiles au GNA. La NOC a indiqué par ailleurs que la "raffinerie d'al-Sarir (Est) pourrait cesser toutes ses opérations ce qui réduirait l'approvisionnement en carburant du marché local", alors que les villes libyennes et notamment la capitale, connaissent de graves pénuries d'essence depuis des mois. La Libye produisait 1,6 million de barils par jour avant le soulèvement en février 2011 contre Mouammar Kadhafi. Sa production a été divisée par cinq pendant la guerre, avant de remonter à un million de barils par jour fin 2017. La Libye exporte du pétrole partout dans le monde, en particulier en Europe. Les Etats-Unis et la Chine figurent aussi parmi les clients les plus fidèles. Ses réserves pétrolières prouvées ont été évaluées à 48 milliards de barils par l'Opep, ce qui en fait les plus importantes d'Afrique. (Belga)

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