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Licenciement recommandé pour le policier impliqué dans la mort d'un noir américain

Une juge administrative a recommandé le licenciement du policier accusé d'avoir asphyxié Eric Garner, un homme noir décédé après une interpellation musclée en 2014 à New York, qui avait déclenché un mouvement citoyen aux Etats-Unis, a appris vendredi l'AFP de sources concordantes.

La recommandation de la juge Rosemarie Maldonado, qui avait présidé le procès disciplinaire de Daniel Pantaleo, doit maintenant être examinée par le chef de la police de New York, James O'Neill, qui tranchera.

La recommandation n'a pas encore été formellement transmise au chef de la police, a indiqué l'adjoint de James O'Neill en charge de la communication, Phillip Walzak, dans une déclaration transmise à l'AFP. Dans l'attente de la décision de James O'Neill, qui sera rendue en août, Daniel Pantaleo a été suspendu, précise-t-il.

"New York veut, et c'est compréhensible, pouvoir refermer ce chapitre difficile de l'histoire de la ville", a déclaré Phillip Walzak.

Les attentes sont considérables au sein de l'opinion, notamment parmi la communauté afro-américaine, car l'officier de police n'a fait l'objet d'aucune poursuite pénale, que ce soit au niveau local ou fédéral.

Le 16 juillet, le ministre américain de la Justice a indiqué qu'il renonçait à inculper Daniel Pantaleo, provoquant un tollé. En décembre 2014, un grand jury avait décidé que les éléments du dossier n'étaient pas suffisants pour justifier un procès devant un tribunal de l'Etat de New York.

Le 17 juillet 2014, Eric Garner, 43 ans, avait été violemment plaqué au sol par des policiers qui le soupçonnaient de vendre illégalement des cigarettes dans une rue du quartier de Staten Island.

Obèse et asthmatique, Garner, qui refusait d'être interpellé mais n'était pas armé, avait perdu connaissance, alors que cinq hommes s'employaient à le menotter, avant de décéder.

Les images de l'interpellation, filmées par un ami et mise en ligne peu après, avaient fait le tour du monde et provoqué un vif émoi. On y entend Eric Garner répéter "Je ne peux pas respirer" ("I can't breathe").

Avant sa suspension, Daniel Pantaleo était toujours en fonction, même s'il n'était plus sur le terrain. Il a fait l'objet d'un procès disciplinaire en mai et juin, mais il s'agit d'une procédure interne à la police de New York. L'officier risque, au maximum, un licenciement.

"La décision confirme ce que le CCRB a toujours soutenu: l'officier Daniel Pantaleo a commis une faute le 17 juillet 2014 et ses actes ont provoqué la mort d'Eric Garner", a réagi le président du City Complaint Review Board, chargé de recevoir et d'instruire les réclamations de New-Yorkais visant des policiers.

"Le chef de la police doit immédiatement, et sans équivoque, accepter la recommandation du juge", a exhorté, lors d'un point de presse, le pasteur Al Sharpton, militant des droits civiques qui accompagne la famille Garner depuis la mort d'Eric Garner.

"Ne vous trompez pas", a-t-il prévenu. "Ceci n'équivaut pas à rendre justice à la famille Garner", a expliqué le pasteur, pour qui il aurait fallu en passer par la justice pénale.

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